Si, sous d'autres cieux « plus cléments », la saison estivale est synonyme de repos et de congé, elle ne signifie pour certains de chez nous que besogne, calvaire et travail forcé. A Blida qui n'est qu'un échantillon de ce qui se passe dans tout le pays, la misère bat son plein et la pauvreté ne cesse de faire des « victimes » chaque jour.
Au moment où d'autres « plus chanceux » se rafraîchissent au bord de la mer, ici en Algérie ou ailleurs, de petits enfants sillonnent les ruelles de la wilaya et se tiennent n'importe où sous ce soleil de plomb d'été, dans l'espoir de vendre différentes sortes de marchandises. Sarah, Yacine, Sofiane, Sabrina et bien d'autres encore, souvent mal chaussés ou pieds nus, ont choisi la gare routière du marché Guessab de la ville des roses. Vendeurs de cacahuètes, de tabac, de journaux, de bouteilles d'eau fraîche sont les différents métiers choisis par ces enfants dont l'âme semble déjà, quelques peu, lassée de cette vie dépourvue de joie.Leurs yeux fuyants ceux des voyageurs, et parfois arrogants, ils font tout pour avoir quelques centimes. Ce qui touche la sensibilité des petits comme des grands, ce sont ces petites fillettes très mal habillées, un voile très sale sur leur vulnérable tête, tendant leurs mains fragiles aux voyageurs. « Mon père est mort durant la décennie noire. Ma mère n'a trouvé d'autre solution que de se remarier, croyant trouver en son nouvel époux un soutien moral et financier. Comme ce ne fut pas le cas, nous avons dû, moi et mes deux petites s'urs, recourir à la mendicité après avoir quitté l'école pour pouvoir subvenir à nos besoins et ceux de la famille », nous dira la petite Amina âgée d'à peine 12 ans. En l'absence de chiffres officiels, il est nettement remarqué que le phénomène du travail des enfants prend une ampleur à ne pas sous-estimer. Au chef-lieu, ce phénomène qui préoccupe les grandes institutions mondiales est souvent banalisé.Il est devenu même tout à fait normal de voir de petits enfants en bas âge accomplir toute sorte de transactions commerciales. Ils vendent des livres de cuisines, des souliers, des sous- vêtements, etc. A l'arrivée de la saison de la figue de barbarie, des enfants n'ont pas hésités à cueillir ce fruit très prisé pour se faire un petit pécule. D'autres, localisés au niveau de Bab Dzaïer, ont opté pour l'achat de petits cartons de gaufrettes et les revendent aux abords des trottoirs. En hiver comme en été, le petit Ali, 14 ans, « sort » depuis plus de deux ans sur le trottoir du boulevard El Aïchi. Avec beaucoup d'agressivité il refuse d'accueillir toute sorte d'affection. Comme si son petit c'ur d'enfant ne sait savourer que l'amertume. Ali, Amina, et tous leurs compères ne sont que l'image d'une pauvreté chronique qui ruine une partie considérable de la société « blidéenne ». Au moment où de longs débats sont animés dans les quatre coins du monde pour éradiquer ce fléau, ces petits bouts de choux, avenir de l'Algérie de demain, sont confrontés à « jouer » quotidiennement avec tous les dangers et condamnés à la débauche, la délinquance, la perversion et tous les autres cas de dépravation. A quand la fin de ce cauchemar '
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Posté Le : 04/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Asma Bersali
Source : www.elwatan.com