Saison estivale

C’est parti pour 2006 ! C’est l’été, depuis jeudi dernier avec l’ouverture officielle de la saison annoncée en grande fanfare avec le baroud d’honneur tiré, pour la première fois depuis l’Indépendance, sur la Place du 20 Août d’Aïn El-Türck qui ouvre ses plages à ses visiteurs! L’invité surprise, le vent n’a pas empêché la population locale d’assister au cérémonial, tout comme les amoureux de la grande bleue, de faire trempette. La station balnéaire d’Aïn El-Türck s’est mise sur son 31 pour fêter l’événement. Elle s’est parée de ses plus beaux atours pour inviter ses hôtes à visiter ses eaux. Toutes ses eaux, à l’exception des Dunes, faute d’accès, sont désormais ouvertes à la baignade. Cela, bien entendu, est-il utile de l’écrire, grâce au défi lancé au chef de l’exécutif de la wilaya, M. Sekrane Tahar, qui a gagné le pari, celui de la dépollution des plages. Un événement donc heureux mais aussi exceptionnel pour la ville d’Aïn El-Türck qui donne le ton à ce rendez-vous, fêté habituellement, au complexe «Les Andalouses». Ici et là, on se prépare activement à affronter le rush des estivants. La wilaya a mis les bouchées doubles pour pouvoir recevoir les vacanciers dans les meilleures conditions possibles. La joie était perceptible, hier, chez tous les citoyens que nous avons interrogés parmi les taxis, les commerçants, les restaurateurs, les exploitants d’hôtels, les élus locaux et notamment les jeunes qui ont défilé en l’honneur des invités à cette occasion. Nous sommes en train de discuter avec le patron du restaurant le Bosphore, Amine Benbderrahmane quand le baroud d’honneur est tiré sur la Place du 20 Aôut. Fall M’lih! C’est le coup d’envoi de l’ouverture de la saison estivale. Le wali d’Oran, M. Sekrane Tahar, est accueilli avec un cageot d’abricots de Bousfer, une variété locale mais aussi un label, pratiquement sans rival en Algérie et même au niveau maghrébin. Le bal est ouvert par un tour de cyclisme, des troupes de danses folkloriques et de la fantasia qui ont en effet donné à cet événement un grand jour de fête. Il s’ensuit un défilé de fanfare, lui aussi riche en couleurs. En émotion aussi. Le défilé savamment joué par des jeunes écoliers issus des différentes communes de la wilaya et de jeunes scouts musulmans qui détenaient des ballons de baudruche, qui ont fait le tour de l’esplanade de la Place du 20 août, aménagée en la circonstance, est vivement applaudi par la population. Il faut reconnaître que les gestionnaires locaux ont été mis à rude épreuve pour préparer cette saison. Quelque 9 milliards de centimes ont été injectés à la faveur de cette saison, mais aussi, comme soutien à la relance de ce secteur prometteur. En termes de prise en charge et de gestion de l’environnement, nettoyage des plages -200 postes d’emploi ont été créés- et d’aménagement routier (13 km de revêtement de route), en plus de la construction de l’échangeur d’Aïn El-Türck dont le taux d’avancement est estimé à 60%, les stations de relevage et de pompage, l’embellissement à l’exemple de la Place Boukouirane, 5 postes de protection civile et des toilettes publiques. En attendant la réception d’autres programmes, comme le projet de gaz de ville qui va alimenter prochainement environ 6.000 foyers, l’unité de dessalement d’eau de mer de Cap Falcon, d’une capacité de 4.000 m3 par jour, une eau conventionnelle permettant de meubler cet important déficit en ressources en eau pour cette ville qui abrite plus de 55.000 habitants. Enfin, la réception imminente d’autres établissements hôteliers au niveau de la zone d’extension touristique, comme le dit M. Benmechernène, membre de cette APC. Des infrastructures d’accueil qui auront assurément un impact positif sur le développement local du tourisme. Le seul point noir demeurent l’animation culturelle, et il est vraiment dommage que les estivants puissent indéfiniment bronzer idiots, comme on dit. Une réalité qui en dit long sur les efforts à entreprendre pour permettre à cette partie du littoral oranais, de retrouver son sourire d’antan. Il faut dire aussi que les coupures d’électricité intempestives sont fréquentes au niveau de toute la côte ouest. «On nous donne aucune explication», comme le déplore un propriétaire de pizzeria qui reconnaît toutefois, que la station balnéaire d’Aïn El-Türck présente aujourd’hui un nouveau visage avec l’éclosion de plusieurs restaurants qui invitent tous les estivants aux plaisirs de la mer. Le poisson, malheureusement reste hors de bourse pour certains vacanciers en quête de fraîcheur et qui se désolent que les prix de location de certains bungalows et villas, soient prohibitifs comme c’est le cas aux Andalouses, où les prix affichés pour la haute saison donnent, à eux seuls, le tournis: 43 millions de centimes le Bungalow. Là encore, un effort doit être fait pour harmoniser les prix des établissements hôteliers de la côte ouest oranaise, une destination qui demeure très prisée des Algériens et des touristes. La veille de la saison estivale, plusieurs groupes de touristes français( pieds noirs) de la ville d’Orange, une ville réputée pour être gérée par des militants d’extrême droite, étaient à Aïn El-Türck. Ils ont été reçus par les habitants dans leurs maisons. Au «Bosphore», ils ont eu droit à un couscous maison avec des légumes. Ils ont terminé avec du thé et du «Makroud» et ils ont même mangé de la «Kalantika». ls ont trouvé, contrairement à ce qu’ils pensaient, que les Algériens étaient hospitaliers et accueillants! Avant de quitter, Aïn El-Türck, nous avons pu remarquer, juste en bas du Bosphore, un branle-bas de combat. La commune d’Aïn El-Türck est en train d’aménager un terrain combiné de sport. Auparavant, il était abandonné ou plutôt, il servait de parking, à une boite de nuit. Non loin de là, on prévoit un terrain de boule. C’est qu’Aïn El-Türck, réputée pour ses équipes de boule détenait les meilleures triplettes d’Algérie. Au même titre que la plongée sous marine.