Algérie

Saisine automatique à boîte manuelle



Saisine automatique à boîte manuelle
Deux justiciers justiciables sont dans la même armoire, celle de la retraite. Mais l'un a insulté l'autre et l'autre va poursuivre l'un en justice pour diffamation. Il s'agit du général Toufik qui va attaquer le soldat Saadani pour ses propos déplacés. L'ironie du sort est là : les deux personnes se sont battues dans le même camp pour que la justice reste sous la coupe de l'Exécutif, des puissances politiques ou d'argent. Avec comme résultat une justice frileuse où les juges subissent de peur d'être mutés ou renvoyés, comme Zeghmati qui avait osé émettre un mandat d'arrêt contre Khelil, ou le ministre de la Justice de l'époque, Charfi, démis de ses fonctions quelques semaines après cette offense à l'ami du Président.Mêmes ceux qui sont nés il y a quelques novembres le savent, la justice a été pendant longtemps noyautée par le DRS, qui avait un colonel assis en permanence près du bureau du ministre de la Justice pour surveiller les affaires et superviser les procès. La même indépendance de la justice proclamée ensuite par Saadani et qui a surtout servi à épargner les amis des scandales financiers. Aujourd'hui, un collectif d'avocats a décidé de défendre le général Toufik ? alors même que les droits de la défense ont été sérieusement limités ? et s'étonne que le parquet ne se soit pas autosaisi de façon automatique pour poursuivre Saadani. Rien d'étonnant, si le 1er Novembre s'est aussi fait sur ce profond sentiment d'injustice ressenti par les Algériens, 60 ans plus tard, rien n'est entièrement réglé et l'actuel Président aurait tout intérêt à donner à la justice une véritable indépendance. Car lui-même avait déjà fait les frais d'une justice politique quand il avait été condamné par la Cour des comptes. Il pourra encore en faire les frais quand il sera parti. Sauf qu'on ne fait pas la même erreur deux fois et il a dû prévoir ce cas, ce qui explique un 5e ou 6e mandat. Il le sait, même le 1er novembre 2024, on ne pourra toujours pas condamner un mort.


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