Algérie - Saint Augustin

Saint Augustin ... l'enfant de Thagaste (Souk Ahras)



Saint Augustin ... l'enfant de Thagaste (Souk Ahras)


Selon « La Vie de saint Augustin » de Possidius de Calame, Augustin naît en 354 à Thagaste en Numidie (actuelle Souk Ahras, Algérie)3. La ville, située à un peu plus de 90 km de la Méditerranée à une altitude de 600 mètres, est alors un municipe d'Afrique romaine depuis environ deux siècles4.

Augustin appartient à une famille Punique1 de la classe aisée « en voie de prolétarisation »5 qui ambitionne de voir son enfant devenir avocat ou membre de l'administration impériale, Augustin se considérait comme Punique6. Le père d'Augustin est un romanisé païen du nom de Patricius. D'origine modeste, il n'a pas fait d'études5. Sa mère Monique dont le prénom semble indiquer des origines berbères, est une fervente chrétienneN 1. Le couple connaît des tensions liées à la fois aux infidélités du mari et au fait que l'épouse le trouve « limité »7. Elle parvient, malgré tout à le convertir au christianisme peu avant son décès.

Augustin a un frère, Navigius, et une sœurN 2, qui sera supérieure du monastère d'Hippone. Leur langue maternelle est le latin. Si Augustin se définit lui-même comme un écrivain punique, il n'est pas certain qu'il ait connu les dialectes africains locauxN 3 et sa culture est foncièrement latineN 4. Élève doué, mais indocile, il déteste l’école et craint le châtiment de ses maîtres.

Le père d'Augustin réussit à faire des économies pour que ses fils puissent bénéficier d'une éducation classique. Augustin étudie à partir de quinze ans à Madaure (actuelle M'daourouch, Algérie). Plus tard, dans les Confessions (livre I)N 5, il se montre critique envers un mode d'enseignement qu'il estime trop centré sur l’éloquence et la mémoire. Le manque d'argent le contraint à revenir à la maison familiale alors qu'il a seize ans. À cette époque, il commet de menus larcins tel le célèbre vol des poires8 commis non par besoin, mais par plaisir de la transgression. Il se le reprochera plus tard et écrira dans son livre les ConfessionsN 6 :

« Dans le voisinage de nos vignes était un poirier chargé de fruits qui n’avaient aucun attrait de saveur ou de beauté. Nous allâmes, une troupe de jeunes vauriens, secouer et dépouiller cet arbre, vers le milieu de la nuit, ayant prolongé nos jeux jusqu’à cette heure, selon notre détestable habitude, et nous en rapportâmes de grandes charges, non pour en faire régal, si toutefois nous y goûtâmes, mais ne fût-ce que pour les jeter aux pourceaux : simple plaisir de faire ce qui était défendu. »



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