Algérie

Saidal, un géant en devenir



Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmad, ministre de l'Industrie pharmaceutique, s'est rendu hier à l'unité de production gélules et comprimés d'El-Harrach (Alger) qui appartient au groupe pharmaceutique algérien Saidal.À l'issue de sa visite des ateliers de production, il a animé conjointement avec Fettouma Akacem, P-dg du groupe Saidal, un point de presse. Dans sa déclaration linéaire, le ministre a commencé par souligner l'importance du groupe Saidal, une entreprise publique dans le système national de production pharmaceutique.
Il a laissé entendre, par ailleurs, que le groupe Saidal est appelé à faire plus d'efforts pour devenir un leader en matière de recherche et de production pharmaceutiques pour garantir la souveraineté nationale en matière de couverture du pays dans le domaine de la consommation des produits pharmaceutiques. «Il est nécessaire que Saidal dirige ses investissements vers la production des médicaments plus complexes comme l'insuline et les produits oncologiques. Il est, en outre, nécessaire que ce groupe opte pour une nouvelle politique d'exportation de ses produits à grande valeur ajoutée pour se positionner dans les marchés régionaux et continentaux. Il participera ainsi à la diversification des exportations hors hydrocarbures», dira-t-il. «Le groupe a de grandes capacités industrielles pour appuyer la politique nationale de production pharmaceutique.» Par la suite, la présidente de Saidal a annoncé, en signe de solidarité, que le premier lot de production de 25 000 à 30 000 boîtes d'hydroxychloroquine, baptisée «HCQ Saidal», concernant le traitement anti-coronavirus sera remis gratuitement à la PCH (Pharmacie centrale des hôpitaux).
Revenant au sujet du jour, à savoir la nouvelle stratégie de production pharmaceutique en Algérie, il ajoutera : «Le gouvernement s'est fixé comme objectif la couverture de 70% de nos besoins en produits pharmaceutiques dans 2 ans. Nous sommes à 50%. L'année prochaine, nous gagnerons 10%. Nous avons constaté que Saidal produit conformément à toutes les normes internationales qui puissent exister. Nous souhaitons donc que ce groupe s'oriente vers les produits à forte valeur ajoutée. En effet, nous avons constaté que notre pays importe pour 2 milliards de dollars de médicaments. 1 milliard est consacré à l'importation de 3 produits que sont l'insuline, le traitement d'oncologie et les dérivés sanguins. Saidal, avec ses capacités industrielles, peut se placer dans les deux premiers produits», affirme le ministre qui précise que des réformes réglementaires seront concrétisées pour lever les entraves qui défavorisent ce groupe.
Selon lui, dans tous les pays du monde, ce sont les groupes publics qui assurent la souveraineté dans le secteur des médicaments et Saidal est un groupe public. Il cite le cas du Covid-19 pour faire ressortir les enjeux dans la production et la distribution des médicaments. Le ministre reste optimiste. «Saidal a les moyens techniques. Tous les ingrédients sont là pour faire un saut qualitatif en matière de production nationale.» Il estime à 400 millions d'euros supplémentaires la production de l'année prochaine et d'insinuer : «C'est 400 millions de moins à l'importation. Cela ne plaît pas à tout le monde.»
Stocks de 250 000 boîtes de la HCQ
Questionné par Le Soir d'Algérie sur le projet d'un pôle de biotechnologie (pharmaceutique) qui devait être mis en chantier il y a quelques années, en partenariat avec des investisseurs américains à l'ouest d'Alger, Benbahmad dira : «Aujourd'hui, on veut sortir de l'effet d'annonce. L'idée était effectivement intéressante. Mais elle n'a été exploitée que politiquement. Aujourd'hui, le maître-mot du gouvernement est celui de la valeur ajoutée.»
S'agissant des stocks de la HCQ pour faire face à la pandémie de coronavirus, dont le traitement nécessite une boîte de 30 comprimés par malade, le ministre de l'Industrie pharmaceutique se veut rassurant : «La production locale et les stocks de la PCH nous permettent de prendre en charge nos malades. Il reste 220.000 boîtes au niveau de la PCH. Nous recevrons également les 30 000 boîtes de Saidal. Toutefois, nous restons en contact avec les producteurs installés en Algérie pour anticiper sur les stocks et la maladie.»
Concernant les masques, le ministre a affirmé que l'Algérie est en mesure de mobiliser les personnes et les infrastructures nécessaires pour produire 10 000 000 unités par semaine. Il a, également, affirmé que l'Algérie suit régulièrement, par le biais de l'Institut Pasteur d'Algérie, des succursales de grands groupes pharmaceutiques présents en Algérie et même par les canaux diplomatiques, l'état d'avancée de la recherche pour la production du vaccin contre le Covid-19.
Abachi L.


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