Algérie

Saidal mise à l'écart pour l'insuline Appel d'offres pour l'achat des médicaments pour les hôpitaux



Saidal mise à l'écart pour l'insuline Appel d'offres pour l'achat des médicaments pour les hôpitaux
L'appel d'offres national et international lancé par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) pour l'approvisionnement en médicaments pour le marché hospitalier pour l'année 2013 a été définitivement attribué, mercredi dernier, aux principaux fournisseurs retenus.
L'appel d'offres est publié sur le site de l'ANDS. Contrairement au précédent appel d'offres de 2012 entaché de nombreuses irrégularités que ce soit au niveau de la qualité de certains produits retenus ou à celui des mesures réglementaire, l'actuel appel d'offres «a été traité de façon sereine en faisant abstention de toutes les pressions émises par-ci, par-là», avons-nous appris auprès d'une source proche du dossier.
La seule anomalie qui mérite d'être relevée dans cet appel d'offres, qui s'inscrit en porte-à-faux de la politique engagée ces dernières années par le gouvernement algérien, est l'éviction du groupe Saidal du marché de l'insuline produite localement, alors que le marché hospitalier lui est attribué depuis trois années. «Les prix de Saidal sont 100% plus chers que le concurrent», rétorque-t-on. «La PCH doit appliquer la loi en vigueur sans prendre en considération que Saidal est producteur local», argumente-t-on.
Ce produit (l'insuline) qui, rappelons-le, a fait couler beaucoup d'encre et sa protection a fait l'objet d'engagement par les hautes autorités du pays.
Mais il demeure que les règles du marché sont claires. Si certains crient au scandale pour dénoncer le recours à la pratique du dumping commercial par le concurrent émirati Julphar qui a obtenu la totalité du marché des insulines conventionnelles en flacons (200 000 flacons), tout en étant partenaire de Saidal, d'autres estiment que l'erreur est le fait d'avoir ouvert le marché à l'international. «Les responsables de la PCH auraient pu éventuellement attribuer le marché pour les deux fournisseurs pour éviter justement des pertes sèches à Saidal.» Interrogé à ce sujet, la direction du groupe Saidal a préféré ne pas s'exprimer pour le moment.
Quant au directeur de Julphar, M. Kourabi, à qui l'on reproche d'avoir eu recours à la pratique du dumping, il estime que le laboratoire a soumissionné à un appel d'offres au même titre que tous les autres fournisseurs, tout en respectant les clauses du cahier des charges de la PCH. «Le prix que nous avons proposé est celui pratiqué à l'échelle internationale. Il faut savoir que nous sommes fabricants des cristaux, donc nous maîtrisons le produit», s'est-il contenté de dire avant de préciser que le lien de partenariat qui lie Julphar au groupe Saidal n'est intervenu que depuis le mois d'avril dernier : «Nous sommes très respectueux de l'éthique.» Cet appel d'offres, fixé pour une période de trois années dont les contrats seront renouvelés annuellement, a été traité selon toutes les dispositions réglementaires du cahier des charges de la PCH adopté par le conseil d'administration, rassure notre source. «Rien n'est laissé au hasard et la commission d'évaluation des offres a travaillé d'une manière professionnelle afin de s'assurer la qualité des produits et assurer l'équité entre les fournisseurs», a-t-on souligné avant de préciser que la commission a été plus exigeante sur la vérification de certains documents essentiels dans l'enregistrement et la commercialisation des médicaments.
«Tous les produits qui n'ont pas des autorisations de mise sur le marché (AMM) dans les pays d'origine du fournisseur ont été rejetés, contrairement à ce qui a été décidé l'an dernier sur instruction de l'ex-ministre de la Santé et de son secrétaire général. Tous les soumissionnaires qui ne sont pas titulaires de la décision d'enregistrement sont recalés. L'avis des experts cliniciens sera également demandé avant la signature des contrats pour tous les produits non enregistrés», a-t-on ajouté en faisant référence à la fameuse liste des 22 médicaments enregistrés dans la précipitation pour que le marché leur soit attribué.
Plusieurs d'entre eux qui ont bénéficié en 2012 de la totalité ou seulement d'une part du marché ne figurent pas sur l'appel d'offres de la PCH 2013, dont les deux génériques anticancéreux, la Capécitabine et le Rituximab, qui ont été à l'origine de nombreux effets secondaires dont un cas mortel au Capécitabine, actuellement sous surveillance. «Un vrai nettoyage a été fait et d'autres produits seront éventuellement bloqués à la signature des contrats», a ajouté notre source.


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