Algérie

Saïda : vibrant hommage à titre posthume à Sirat Boumediene Actu Ouest : les autres articles



Saïda : vibrant hommage à titre posthume à Sirat Boumediene Actu Ouest : les autres articles
Désormais, le théâtre régional de Saïda portera le nom de l'illustre dramaturge algérien, Sirat Boumediene.Ce vendredi, le théâtre régional de Saïda a officiellement été baptisé du nom de l'illustre comédien Sirat Boumedienne qui a tiré sa révérence le 20 août 1995. Sa femme et sa fille ont été honorés en signe de reconnaissance à cette icône du quatrième art. Les jeunes comédiens comme les anciens ont tenu à lui rendre un vibrant hommage en jouant quelques-unes de ses scènes pour perpétuer la tradition et afin que nul ne l'oublie. Son épouse, visiblement très émue, a insisté pour remercier tout le public, en ajoutant : «Boumediene s'est sacrifié beaucoup plus pour son public que pour sa famille.»
Le lendemain matin, un café littéraire réservé spécifiquement au défunt artiste a été animé par Kali Mohamed et Bouziane Ben Achour, deux journalistes et écrivains qui l'ont connu et côtoyé. Ils ont apporté leurs témoignages sur cette humble personne. «Il avait l'intelligence, l'intelligence de la scène. En dehors des tréteaux, c'est le boute-en-train. Il ne parlait pas beaucoup, il écoutait et observait. Il était instinctif, il anticipait et tendait la perche à celui qui avait oublié son texte. Il avait des capacités extraordinaires d'improvisation», dira Bouziane Benchachour, avant que Kali n'enchaîne : «Cet artiste passait du comique au tragique ou inversement avec une facilité déconcertante. Sirat, ce comédien, au sens viscéral et épidermique du terme, avait une véritable passion enracinée pour le quatrième art. Même gravement malade, il a joué une semaine avant sa mort, à Aïn Défla.»
Mais le témoignage poignant et émouvant fut incontestablement celui de Bouziane Ben Achour : «Nous sommes à Rabat en l'an 1994 et on s'apprêtait à jouer la pièce théâtrale «Toufaha» quand Sirat Boumediene apprit la tragique nouvelle de la mort de sa fille âgée de 17 ans. Il nous demanda 15 mn, s'enferma dans une chambre, pleura à chaudes larmes, puis revint. Il joua si admirablement qu'à la fin du spectacle, le public émerveillé monta sur scène et l'embrassa, sans connaître toutefois que cet artiste si généreux et si altruiste venait de perdre sa propre fille».


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