Saïda: Une sortie ramadanesque…et des surprises

Un important dispositif sécuritaire mis en place depuis le premier jour de ramadhan permet à la population saïdie de se défouler après le f'tour. Les principales artères du centre-ville sont interdites à la circulation automobile, des barrières mobiles surveillées par des agents de faction, en obstruent l'accès. Devenues de véritables piétonnières, où se confondent les chaussées aux trottoirs illuminés par des stands et étalages des magasins qui dépassent leurs vitrines, les voies de circulation sont envahies dès «la h'rira avalée» par certains, alors que les fidèles pratiquants ne rappliquent qu'après la première prosternation d'El Wetr, après les tarawihs. Un beau et grand monde s'entrecroisent, s'entremêlent et jouent parfois du coude pour lécher une vitrine, ausculter un vêtement ou une chaussure, sous les cris des bambins tenus difficilement en laisse par des mamans éprouvées par le ménage de la journée. Les papas, machos en quête de tranquillité, fuient dans les cafés à siroter un breuvage encore du liquide pour irriguer un corps asséché par l'abstinence de la journée. Dans cette véritable fourmilière où s'entrechoquent les caprices, les désirs, les motivations et les besoins, seule une fausse note grippe l'ambiance ; les pickpockets. En effet, dans chaque recoin ou aux agglutinements, il ne se passe pas une soirée où une mère ou père de famille distrait ne se fasse plumer. Un soir, ce fut un septuagénaire en tenue traditionnelle qui avait fait les frais de mains agiles et expertes, raconte un témoin. La poche boursouflée et pendante du pantalon ample, le séroual d'autant, a aiguisé le vice d'un jeune qui aurait au final, volé l'appareil dentaire de son aîné ajoute le témoin déçu par ces comportements nouveaux d'énergumènes sans foi, ni loi» note-t-il.