Algérie

Saïda Les enfants des taudis...n'ont pas tout dit



Bravant le froid des nuits automnales, les enfants des taudis souffrent dans les ténèbres et prient en silence dans l'espoir d'une lueur salvatrice. Ils quittent les intérieurs précaires qu'ils n'occupent, en fait, que pour le somme ou la sieste, pour meubler les coins et endroits illuminés par des réverbères oubliés. Agglutinés pour mieux se réchauffer et s'entendre rêvasser, les marmots de la nuit s'accompagnent d'historiettes jusqu'à l'épuisement «jusqu'au summum du sommeil», afin de sombrer dans les bras de Morphée dès que la tête rencontre l'oreiller», avouera un jeune «refoulé de l'école pour incompatibilité», dira-t-il. «Je me sens mieux à l'air libre que dans n'importe quel «quatre murs», tient-il à préciser. Les histoires de la journée ou plutôt les promesses sont racontées le soir, «parfois amplifiées dans le noir en l'absence de témoins», affirmera le jeune, «mais nous y prenons un malin plaisir à les entendre». Quelques groupuscules, «ayant déchiré le voile de l'innocence» s'adonnent à des transactions pour le moins douteuses. «La vente et la consommation de psychotropes occupent quelques inconscients en quête de gains faciles et conséquents», confirme un fortuné de ces lieux dont la baraque est auréolée d'une antenne parabolique et gardée par un véhicule récent qu'il surveille. Pour les malheureux, chassés de leur bureau champêtre et ne sachant «naviguer» pour reprendre le jargon du hameau, ils passent de longues heures à se souvenir de la vie rurale et des plaisirs de la terre nourricière et de la forêt et des longues randonnées pédestres en quête de gibier. Ceux là sillonnent, dès le lever du jour, les artères des cités et quartiers à quémander le pain sec pour rentrer, le soir, éreintés et le gosier asséché, pour se prélasser, tant bien que mal, dans des lits de fortune ou à même des nattes. «Les enfants des taudis, quand ils ne sont pas hélés ou houspillés, gambadent et crient à tue-tête pour s'exprimer et vomir le ras-le-bol de la vie précaire et demeurent la proie facile d'insatiables prédateurs», avertit un élu qui ne compte pas se représenter aux joutes prochaines, «tant que l'habitat précaire se régénère et décuple les mauvaises conditions entraînant les fléaux hideux et haineux».
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