La mémoire de la ville des Eaux continue toujours d'être violée en raison de l'insouciance des uns et l'incompétence des autres à protéger les monuments et vestiges historiques, avons-nous amèrement constaté.
En effet, plus d'une centaine de ruines et vestiges historiques datent de l'époque romaine, berbère et française. A titre d'illustration, nous trouvons des ruines berbères aux environs de Saïda comme à Tidernatine où une muraille, épaisse de 1,40 m, en pierres sèches, non taillées constituait un refuge. A Tafrent, il y a les ruines d'un grand village berbère avec une enceinte. A Aïn Soltane, son plateau ne désemplit pas de ruines berbères formant un tracé polygonal. Dans la ferme Solari, nous découvrons également les ruines de trois agglomérations berbères, dont l'une était un gros bourg fortifié, il y a aussi des vestiges de camp romain. Les vestiges de Maata sur une superficie de 4 hectares sont également abandonnés. Dans les quatre coins de la wilaya de Saïda, nous trouvons les traces du silex, du Bazinas et du Tumulus qui témoignent tous de la présence de vestige que nous pouvons attribuer même à l'époque néolithique. Une hache en pierre polie par-ci, une meule contenant encore du blé grillé par-là, tel est en somme l'état désolant dans lequel se trouvent les monuments et toutes sortes d'objets des civilisations passées. Pis encore, la démission des pouvoirs publics à restaurer et protéger ces sites historiques a atteint son apogée avec la destruction délibérée de plusieurs monuments et sites historiques comme l'église ; le palais du théâtre dans la ville de Saïda. C'est dire que nos gouvernants ne concilient aucunement le pseudo-développement des aménagements urbains et l'archéologie préventive. Ils ont détruit carrément une meule datant de l'ère romaine à Sidi-Amar pour construire des logements. Hormis les recherches archéologiques effectuées par des Français, le patrimoine culturel et touristique reste le parent pauvre des préoccupations des responsables qui auraient dû au moins protéger cette mémoire collective contre le viol inouï qu'accomplit une faune de fossoyeurs qui attentent au patrimoine archéologique et historique. Cela dit, la valorisation et la protection du patrimoine est fonction de l'évolution des mentalités.
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Posté Le : 13/05/2015
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Abdelkader Ouedjedi
Source : Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 02 - 2005