« Serions-nous obligés un jour à importer des joueurs de handball pour
représenter dignement les couleurs de Saïda ? », s'interroge Bahloul Ahmed, un
des piliers locaux de cette discipline pratiquée depuis la période des Méréa,
Karafond, Soufi, Riour, Rahaï, Mahmoudi, Mahi, Zitiouni, Tab, Bendjelloul,
Boukhoubza, Fahi, Boualem et bien d'autres, car la liste est vraiment trop
longue. Et notre interlocuteur de poursuivre: «Ce serait un affront pour l'un
des berceaux du hand, car la ville de Saïda a développé la petite balle au
point de conquérir neuf titres nationaux et sans oublier les deux places de
deuxième sur le podium».
L'ancien joueur et entraîneur du
MCS, membre fondateur du MBS, des ligues de wilaya de Saïda et de l'association
féminine Hawa, actuel président de la LWHBS et président de la commission
jeunes à la fédération algérienne de hand (FAHB), tient à revenir sur le passé.
« En 1996, nous avions tiré la sonnette d'alarme au vu des piteux résultats
acquis au championnat national cadets garçons qui eut lieu à Saïda au mois de
juin de cette année. Nous avons réagi et, avec le concours de la DJS, le défi a
été relevé. En effet, et après seulement neuf mois de dur labeur, une sélection
de 18 joueurs a été mise sur pied, avec comme objectif la participation au
championnat national. Avec le concours de tous, nous avons réussi à bâtir une
sélection performante aux qualités techniques, physiques et morphologiques
appréciables. Cette élite a représenté dignement Saïda et le palmarès des MBS,
MCS et Hawa est assez éloquent, sans oublier l'éclosion d'une bonne douzaine
d'internationaux ayant participé aux compétitions mondiales ». Le constat de
décadence n'a pas laissé de marbre le technicien qui interpelle les autorités
concernées afin de redorer le blason du berceau de la petite balle. Pour ce
faire, Bahloul a concocté un projet de création d'une école de formation de
handball, « après avoir fait un constat sur la pratique du hand de compétition.
Je dois préciser que les moyens mis à la disposition de pratiquants de ce sport
sont appréciables mais, malheureusement, les résultats sur le terrain sont en
deçà de ces investissements. La cause est due, à mon avis, à l'absence d'une
stratégie de formation du handballeur, et d'un cursus de formation pour
l'éclosion de talents». Cet expert insiste sur la prospection «en prenant les
meilleurs parmi les grands». Il convient d'organiser cette activité pour son
intégration dans un foyer handballistique et, en second lieu, «fidéliser
l'enfant à la discipline», insiste Bahloul, qui cherche, à travers son projet,
à détecter des spécialistes à chaque poste, en implantant des «foyers» dans les
établissements scolaires et les salles de sport en mettant l'accent sur les
critères de base, car « le hand est un sport de contact où le physique est un
facteur déterminant», assure-t-il. Ce technicien formateur est convaincu qu'un
enfant encadré pendant une période de trois mois environ, progressera
rapidement par la stabilisation des gestes fondamentaux, dira-t-il.
Il reprend d'ailleurs ses
préoccupations dans une approche pédagogique suggérée au président de la FAHB
et rappelle que « le handball est un jeu réglementé, d'où l'engouement des
jeunes. J'ai constaté malheureusement le dirigisme exagéré des entraîneurs, ce
qui bloque toute volonté d'initiative et l'esprit créatif du joueur obligé
alors d'appliquer les orientations». Aussi, il insiste sur «la liberté du
mouvement et le soutien du coach pour valoriser l'intelligence tactique et
développer le potentiel physique », conclura Bahloul.
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Posté Le : 16/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Kherbache
Source : www.lequotidien-oran.com