Algérie

Saïda Benhabyles veut réorganiser l'institution



Saïda Benhabyles veut réorganiser l'institution
Depuis son installation à la tête du Croissant-Rouge algérien (CRA) en mars dernier, Saïda Benhabyles a une préoccupation majeure, celle de mettre de l'ordre dans une institution où beaucoup de choses manquent.Au Forum du confrère El Moudjahid, l'infatigable militante n'a pas cessé de rappeler que le CRA, lors de sa création en janvier 1956, n'avait pas pour mission de "distribuer des denrées alimentaires aux Algériens, mais de contribuer à la promotion de la libération du pays, et son principe fondamental était le respect de la dignité humaine". Elle confiera que le CRA ne dispose même pas d'organigramme ! Par ces termes, il est clair que la gestion de cette institution n'est pas du goût de la nouvelle présidente qui veut donner un coup de pied dans la fourmilière en lançant une stratégie basée, notamment, sur son "engagement à poursuivre le combat et le travail des anciens", entendre par là les membres fondateurs de 1956. "Il est temps de revenir sur les principes fondamentaux pour lesquels a été créé le CRA", lance-t-elle à ce sujet, soulignant que son cheval de bataille se situe dans un ensemble de devises : "La solidarité ne se décrète pas, n'est pas conjoncturelle, c'est un comportement de tous les jours, une culture basée sur des valeurs." Mme Benhabyles veut surtout défendre l'Algérie à l'extérieur, un esprit qu'elle tient à inculquer aux membres du CRA après avoir constaté une certaine réticence dans ce domaine. "Mon message à l'opinion publique internationale, aux organismes onusiens et humanitaires, notamment le CICR et le HCR, s'inscrit dans le cadre du respect de la neutralité certes, mais lorsque ces mêmes organismes assistent sans réaction à des violations de la dignité humaine sous le prétexte de la neutralité, cela s'appelle de la complicité. Lorsque la sécurité, la stabilité et la paix de l'Algérie sont menacées, il n'y a plus de neutralité. Et pour moi, c'est un principe fondamental", explique la présidente du CRA, qui dénonce les crimes, génocides, bombardements d'écoles portant le sigle des Nations unies pendant que ces organismes affichent un silence complice. Mme Benhabyles, qui vient de rentrer de Genève sur invitation du président du CICR, a affirmé, parallèlement, que l'institution qu'elle dirige voudrait profiter de l'expérience internationale, notamment par la mise à niveau du CRA dans le concert mondial. "Pour mener à bien la mission qui nous a été confiée, confie à ce cadre la présidente du CRA, il est nécessaire de relever le niveau du CRA au rang mondial afin de donner une image réelle de la politique humanitaire prônée par l'Algérie. Avec ces institutions et organismes, nous échangeons nos expériences mutuelles. Nous les avons sollicités pour former nos cadres, comme nous avons besoin d'eux en matière de soutien logistique, mais nous mettons aussi notre expérience à leur disposition." Insistant sur le fait que le CRA est un outil à travers lequel l'Algérie concrétise sa politique humanitaire, la conférencière a tenu à souligner que cette "institution n'est pas une association de charité, même si elle reste un auxiliaire des pouvoirs publics".Sur un autre volet, la présidente du CRA a recentré la question relative au flux migratoire des Subsahariens, notamment nos voisins maliens, en affirmant que ce problème est "sérieusement pris en charge par l'Etat et sa solution est imminente. Nos principes nous dictent de traiter ces réfugiés de manière humanitaire, c'est ce que nous faisons et c'est ce que font les citoyens algériens". Au chapitre de l'aide humanitaire au profit de la population de Gaza, Mme Benhabyles a confirmé l'envoi, pour le vendredi 26 septembre, de 75 tonnes de médicaments répondant à la demande exprimée par les responsables palestiniens par le biais de l'ambassadeur à Alger et 50 chaises roulantes. Trois avions feront le transport de cette aide depuis l'aéroport de Boufarik vers Le Caire où les autorités égyptiennes se chargeront de la faire parvenir à destination. À rappeler qu'une première aide algérienne au peuple de Gaza n'a pas abouti en raison d'un désaccord lié à la procédure d'acheminement.




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