Algérie

Saïd Sadi : «La menace islamiste brandie par le régime est une supercherie»



La menace islamiste est «une supercherie» et le système veut se maintenir en jouant cette carte. Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, en est même convaincu. Intervenant hier à  l'ouverture des travaux de la session extraordinaire du conseil national du parti, il invite ses militants à  ne pas tomber dans ce piège préparé et tendu par les tenants du pouvoir, en l'occurrence le DRS et la présidence de la République. L'éventail islamiste brandi, selon lui, par ces derniers, après la victoire des islamistes en Tunisie et au Maroc, n'a pour but que de faire du chantage, à  quelques mois des élections législatives, en faisant croire à  la population que «si ce ne sont pas eux qui restent au pouvoir, les islamistes vont s'en accaparer».
«Le DRS essaye de miser sur un candidat islamiste. Le chef de l'Etat essaye de son côté de miser sur des adversaires islamistes. Mais il ne faut pas se leurrer. Les deux parties s'entendent sur l'essentiel ; elles veulent des islamistes qu'elles contrôlent», lance-t-il. Pour Saïd Sadi, cette menace ne tient pas la route, car les islamistes sont déjà au pouvoir et dans la majorité au Parlement. «En tout cas, le RND et le FLN n'ont rien laissé au FIS. Ce sont eux qui ferment les débits de boissons, et le code de la famille de 1984 a été élaboré par le FLN à  l'époque du parti unique. Celui-ci est le plus rétrograde de tout le Monde arabe», déclare-t-il.
Le RCD, qui demande, selon son président, juste «une compétition électorale loyale», n'affiche aucune crainte des islamistes qui s'assument et s'affichent. «Il vaut mieux un islamiste qui s'assume qu'un FLN qui nous consume», précise Saïd Sadi. Dans ce sens, il rappelle la position du parti qui exige l'organisation des élections libres et transparentes selon un cahier des charges où il n'y aura plus de place à  la manipulation. «Nous voulons des élections loyales. Je ne crains pas un islamiste qui s'assume. Il faut sortir de cette supercherie. Le DRS n'est pas gêné par l'islamisme, mais par l'émergence d'une majorité qu'il ne contrôle pas», ajoute-t-il. «La politique des quotas est décidée» L'orateur s'oppose également à  la politique des quotas qui, souligne-t-il, vient d'être reconduite. «La politique des quotas est décidée. Mais nous ne sommes pas clients», indique-t-il.
Sans clarifier la position du parti par rapport à  la participation ou non aux prochaines législatives, le président du RCD exhorte ses militants à  s'investir dans la communication de proximité pour se prémunir de la propagande et de la désinformation qu'emploie le DRS contre le parti. «C'est la seule manière avec laquelle nous pourrons éviter de recevoir les coups. Nous pouvons changer les choses si nous mettons à  exécution le programme du parti», enchaîne-t-il. Le leader du RCD annonce, dans la foulée, l'organisation, avant les législatives de 2012, du quatrième congrès du parti. Saïd Sadi critique également les «réformes politiques» engagées par le président Bouteflika. Selon lui, les projets de loi examinés et adoptés par l'APN constituent une régression et remettent en cause même les acquis de 1990.                                               

 


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