Algérie

SAÏD SADI: «Il faut arrêter d?insulter les binationaux»



Pourquoi la «diaspora» algérienne à l?étranger n?investit pas dans notre pays contrairement à d?autres pays du Maghreb ? Cette question a été soulevée, hier, par un opérateur économique algérien qui a pris part au débat qu?organise le Forum des chefs d?entreprises (FCE) et auquel a été convié cette fois-ci le patron du RCD, Saïd Sadi, qui dressera, lors de son introduction, un tableau peu reluisant de l?environnement économique du pays.«Si vous voulez que les binationaux viennent investir en Algérie, il faut d?abord arrêter de les insulter», conseille le leader du RCD qui a souligné auparavant que les IDE (Investissements directs étrangers) ne peuvent pas constituer un moteur de développement dans notre pays et penser, dit-il, le contraire relèverait d?un «non-sens». Saïd Sadi qui a été invité dans le cadre du cycle de rencontres qu?organise le FCE avec des responsables des partis politiques en lice pour les législatives du 17 mai prochain, a plaidé pour l?instauration de règles claires pour tous, pour voir, souligne-t-il, encore notre économie décoller. «Tant que les opérateurs économiques nationaux ne sont pas sécurisés dans leur propre pays, les investisseurs étrangers vont réfléchir à deux fois avant de penser investir en Algérie», a déclaré le président du RCD qui citera dans son plaidoyer un certain nombre de problèmes, notamment les difficultés d?accès au foncier, les difficultés pour l?octroi de crédits par les banques, les passe-droits, le problème du week-end qui fait, argumente-t-il, perdre à notre pays quatre jours sur sept, etc. En fait, pense Saïd Sadi, il existe un problème «d?idéologisation» qui freine l?essor de notre économie malgré tous les moyens utilisés jusqu?ici par le gouvernement. Cela est dû, explique-t-il, à un manque de volonté politique. Ce n?est plus une histoire de moyens, explique-t-il, mais une affaire de bonne gouvernance et de bonne gestion. Sadi qui appellera à l?instauration d?un «débat économique» dans notre pays, exhortera le pouvoir politique «à exposer clairement ses objectifs à court, à moyen et à long terme». «Les dépenses énormes consacrées par l?Etat ne signifient pas nécessairement qu?il existe un développement économique», dira l?invité du FCE en indiquant qu?en bloquant les crédits, l?Etat a bloqué du coup l?économie nationale. «Il n?y a plus de place au slogan idéologique dans une économie», ajoute-t-il encore en affirmant qu?un grand défi attend l?Algérie en matière de développement économique. Bref, Saïd Sadi a déclaré qu?il n?est pas contre les privatisations mais se désole du manque d?engouement des opérateurs qui ne veulent pas, dit-il, prendre le risque de s?embarquer dans la reprise d?entreprises publiques. Abordant la fiscalité, le président du RCD dira que dans notre pays, la fiscalité est plus un instrument de pression sur l?opérateur qu?un instrument de régulation. Quant à la stratégie industrielle du gouvernement, Saïd Sadi l?a qualifiée d?être seulement un «slogan politique» en soulignant qu?il faut d?abord établir un audit avant de décider d?une stratégie.


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