Algérie

Saïd Sadi : "Des abus dangereux pour la patrie"



La machine répressive déployée depuis deux semaines à Alger pour tenter de tuer dans l'?uf un espoir démocratique naissant fait dire à Saïd Sadi, ex-président du RCD, son inquiétude quant aux premiers dégâts de "cette folie que seules une peur irraisonnée et les pressions de puissances étrangères tutélaires peuvent expliquer". Dans une réflexion postée hier sur les réseaux sociaux, Saïd Sadi estime que "les abus ordonnés par le chef d'état-major ne sont pas seulement dangereux pour la patrie, la paix civile et la démocratie", mais "ils sont aussi d'une irresponsable vulgarité puisqu'à la violence hors la loi, désormais assumée, ils additionnent l'ignorance et l'aveuglement sectaire".L'ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie ne lésine sur aucun propos pour dénoncer l'arsenal répressif mis en place aux fins de "pourchasser l'emblème amazigh", qui est, selon lui, "l'affirmation symbolique de l'Afrique du Nord fraternelle et démocratique". "Vouloir asseoir son pouvoir en organisant la chasse aux Kabyles donne un relief particulier au slogan ?pouvoir assassin' scandé par les manifestants. En effet, il apparaît clairement que ce qui est recherché à travers ces attaques, c'est la réouverture des fractures provoquées de longue date par le système FLN pour empêcher la cohésion de la nation de se faire dans le respect général par et pour tout un chacun", souligne Saïd Sadi.
Ces man?uvres passent mal auprès des manifestants qui ont réussi à les déjouer. L'ex-président du RCD s'en félicite, mais espère que ces "ratonnades" "amèneront certains acteurs à pondérer l'euphorie qui les a poussés à s'empresser de créditer le pouvoir de volonté de dialogue". Presque au même moment, alors que la répression s'abat sur les manifestants, certains acteurs politiques se sont mis à jouer les sous-traitants d'un régime en mal de solutions face à la détermination de tout un peuple.
Cette sous-traitance a pris les couleurs d'un semblant de dialogue autour duquel sont réunis les fidèles et les acquis à la feuille de route des tenants actuels du pouvoir. "Il y a quelques semaines de cela, la question de savoir si l'autoritarisme primaire de Gaïd Salah n'allait pas finir par faire regretter les frasques prédatrices de Bouteflika était apparue, pour certains, comme une radicalité provocante", écrit Saïd Sadi. "Le regret n'est pas au rendez-vous, mais la question ne choque plus personne.
Depuis la chute de Bouteflika, le chef d'état-major affiche la même arrogance, sévit dans la même opacité et confisque autant de pouvoirs que son ex-parrain en y ajoutant une brutalité stigmatisante officialisée", souligne-t-il, s'insurgeant ainsi d'un ton sévère contre une répression qui monte d'un cran et dont les victimes sont "souvent des jeunes, garçons et filles, qui veulent vivre dans un pays libre, pluriel et tolérant, et évoluer en intelligence et solidarité dans un voisinage apaisé".

Ali Titouche


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)