Algérie

Saïd Sadi à Béjaïa : « Amirouche avait dénoncé la Bleuite »



Le docteur Saïd Sadi s'est étalé, hier à l'université 17 Octobre de Béjaïa, sur les « vérités » historiques contenues dans son livre Amirouche, une vie, deux morts et un testament, qui sera dans les libraires ces jours-ci. Prêt à affronter ses contradicteurs, dont la famille du défunt président Boumediène, qui aurait porté plainte contre lui, Sadi se dit être prêt à demander la levée de l'immunité parlementaire pour se mettre à la disposition de la justice. « Je ne suis pas là pour lancer des polémiques, même s'il faut répondre aux mensonges », a lancé Saïd Sadi devant des centaines d'étudiants à qui il explique que « le détournement de l'histoire a servi de légitimation politique » pour les tenants du pouvoir. Pour contrer ces « mensonges », Sadi fait des haltes à chacune des étapes qui ont marqué la vie du colonel Amirouche ou la guerre de Libération nationale. Parmi elle, l'épisode de la Bleuite à laquelle l'on a associé le nom de Amirouche.« Oui, il y a eu Bleuite, et dans toutes les wilayas, mais de là à dire que c'est le fait d'Amirouche, c'est de l'imposture », rétorque-t-il, exhibant un document inédit qu'il reprend dans son livre. Amirouche y dénonce une « purge » et s'élève contre un télégramme de félicitations pondu par le GPRA à l'issue de cette opération qui a coûté la vie à des centaines de combattants et de militants.« Nous nous élevons contre cette confiance exagérée qui peut nous causer beaucoup de préjudices ('). Il serait pour le moins choquant qu'un télégramme de félicitations vienne sanctionner une telle purge. Nous voulons, pour essayer de respecter l'organisation et l'esprit de la Révolution, que de telles man'uvres destinées à produire la corruption et les fantasmes soient vigoureusement combattues », est-il écrit dans le document. Sadi rend public un autre document que les historiens n'ont pas publié parce que, explique-t-il, « il établit les complicités » qui ont aidé à l'assassinat d'Amirouche.Il s'agit d'un rapport du gouvernement de la France coloniale qui fait mention de lourdes dispositions militaires réquisitionnées pour préparer « l' assassinat » du colonel Amirouche. Une opération préparée sur la base de « renseignements », note le rapport en question. Sadi écarte la possibilité que l'armée française ait intercepté un message d'Amirouche pour la raison que celui-ci « n'avait pas de radio ». « Boussouf était au courant », lance le président du RCD. « Et personne à Tunis n'a été informé par Boussouf que l'armée française savait que Amirouche se dirigeait vers la Tunisie », ajoute-t-il.


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