Algérie

Saïd Sadi à Akbou


Saïd Sadi à Akbou
La misère sociale est garante d'une régression politique et vice versa», dira Saïd Sadi à propos de la situation socioéconomique que vit le pays «suite à la déstabilisation du trépied sur lequel est bâti le système politique algérien, à savoir la peur, le clanisme et la rente, par la chute du prix du baril de pétrole», lors d'une conférence-débat qu'il a animée hier à la salle du cinéma d'Akbou sous le thème «Devoir de résistance et exigences du développement».L'invité des associations Thanaflith, Rayon de soleil de l'autiste et Parole et action fera, à l'occasion de la sortie de la 4e édition de son livre intitulé Amirouche, une vie, deux morts, un testament, le parallèle entre les événements qui ont marqué la révolution armée et l'actualité politique en estimant que «le combat d'hier peut servir le développement d'aujourd'hui».Il constatera que le fait de ne pas avoir pu sauvegarder les valeurs du Congrès de la Soummam depuis l'indépendance explique la situation inquiétante dans laquelle s'est retrouvée l'Algérie. S'agissant de l'implication de la haute vallée de la Soummam dans la guerre d'Indépendance, l'orateur citera en exemple un militant de l'ombre, Hocine Salhi en l'occurrence, qu'il qualifiera de «géant méconnu». «Hocine Salhi a lancé, sous les ordres d'Amirouche, le principe de la sensibilisation politique que le FLN a adopté par la suite.La situation dans la vallée de la Soummam était telle qu'Amirouche avait décidé de choisir le village de Taslent pour accueillir, en 1956, l'état-major de la Wilaya I», fera remarquer le conférencier aux nombreux présents dans la salle. Avant de procéder à la vente-dédicace de son livre, M. Sadi invitera la société civile à un large débat sur le rapport du citoyen kabyle à sa terre pour une meilleure gestion du foncier et des conflits qui s'y rapportent en rappelant que «les protestations de rue doivent être organisées car la fermeture des routes handicape l'économie de la région».