Saïd Sabaou où la BD chevillée à l'âmeRencontré en marge du 6e FIBDA

Saïd Sabaou a 25 ans. Il est dessinateur de bandes dessinées ou plus exactement « Mangaka », selon le jargon professionnel. Depuis son plus jeune âge, il se passionne pour la BD et entame très tôt ses premières planches qui ont vite plu à ses parents et à son entourage. Saïd Sabaou est aussi connu pour sa plume unique pour son côté mystique. Au fil du temps, il se découvre un vrai talent dans le domaine et décide d'en faire un métier. Saïd développe ses propres albums. Il a déjà sorti « Mondialé 1 » et « Mondialé 2 », une histoire drôle de la société algérienne qui met en images l'équipe nationale de football lorsqu'elle s'est qualifiée à la Coupe du monde. Ce dessinateur raconte, dans la plupart de ses planches, des histoires simples, accrocheuses et intéressantes, qui reflètent souvent la société algérienne. C'est avec fluidité des mains que Saïd Sabaou écrit le scénario, imagine les personnages et les scènes, dessine les croquis à la main ou à l'ordinateur, puis ajoute les commentaires, les onomatopées et les bruitages évocateurs. Pour lui, « la BD est un art littéraire et graphique séquentiel ». Il définit la composition de la page, la taille, l'ordre et la position des dessins, comme une étape très importante pour transmettre des informations et de provoquer une réaction chez le lecteur. Il poursuit : « On essaye d'utiliser cet outil pour transmettre des valeurs sur l'espoir, le respect d'autrui et les différences. On aborde même le sujet sensible de la religion pour cultiver l'esprit de la tolérance d'une part et d'autre part dénoncer certains préjugés ». Rencontré dernièrement à la 6e édition du festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda), il se livre sur cette passion qui anime des milliers d'admirateurs algériens, il dira : « Je suis heureux de voir des jeunes venir des quatre coins du pays pour rencontrer leurs idoles et se faire dédicacer les albums. Cela prouve qu'il y a un engouement réel pour le 9e art en Algérie. D'autre part, je suis navré pour ceux qui n'ont pas de repères identitaires et se dirigent vers d'autres cultures car ils sont complètement perdus. En tant qu'auteur, j'essaye de me réapproprier nos repères identitaires pour les transmettre aux jeunes. J'essaye de véhiculer les valeurs de ces héros de la guerre de Libération nationale. Il ne faut surtout pas oublier que c'était des jeunes de notre âge qui ont tout sacrifié pour libérer notre patrie. Je pense que ce sont là les véritables valeurs de l'identité algérienne : celle du sacrifice, du travail, du sérieux et du respect d'autrui ».