Said Mekbel

DA Akkou Oukaci :
« j’étais à 30 m de lui quand ça s’est produit ! »

Juste avant la conférence au café littéraire de Bouzeguene, on m’a présenté un monsieur assis dans la salle, qui malgré sa maladie handicapante, tenait à être présent.
Puis son fils en me présentant son père m’explique qu’il travaillait dans l’administration à Hussein Dey, il lui arrivait de croiser Said Mekbel à l'heure du déjeuner.
Chaque jour, il découpait les chroniques de Mesmar J’ha, qu’il collait dans des cahiers qu’il conserve précieusement chez lui.
Lorsque je me suis approché de lui, je l’ai senti ému, ses yeux brillaient de larmes contenues par la pudeur. Sans oser me regarder, il m’a murmuré à plusieurs reprises, d’une voix tremblante en me présentant ses cahiers : « j’étais à 30 m de lui quand ça s’est produit ! »
Lui aussi écrivait, il m'a montré son cahier qu'il ne peut plus compléter à cause de sa maladie, mais il le garde précieusement avec les écrits de Said.
Je ne sais qui de nous deux était le plus ému. Ce qui est sûr, c’est que cette mémoire ne peut se suffire d’une simple loi, elle habite chacun d'entre nous, chacun l’entretient à sa façon.
Da Oukaci avait décidé de le faire avec les chroniques de ce voleur qui …

Nazim MEKBEL
23 octobre 2018