Saïd Kahoul. Président du CSPA : «La réunion est biaisée»

-Le CSPA justifie d'une existence de près de 15 ans, comment expliquez-vous votre non-invitation à  la tripartite ' Nous nous considérons comme l'organisation la plus importante en termes de représentativité à  travers les différentes wilayas. Cela dit, nous ne sommes pas seuls sur le terrain. Chaque organisation jouit d'une représentativité à  son niveau.
Le gouvernement ne nous invite pas parce qu'il met en avant le problème de l'agrément, alors que nous disons qu'une organisation patronale n'est pas un parti politique.  Nous avons juste besoin d'être enregistré et nous le sommes. L'agrément est devenu l'épée de Damoclès.L'autre raison est que nous ne sommes pas de ceux qui caressent dans le sens du poil.
Nous disons les choses quant elles sont positives et nous le disons également quant elles ne le sont pas. Cela nous valu quelques frictions avec le gouvernement, mais cela ne nous a jamais dérangés. Aujourd'hui, ce qui nous désole le plus ce n'est pas tant de ne pas participer à  la tripartite, même s'il y a des organisations qui sont sous le parrainage du CSPA, qui prennent part à  cette réunion, et pas nous. C'est le fait que le patronat sert beaucoup plus d'invité qu'autre chose. La tripartite n'est plus l'espace approprié pour discuter des problèmes économiques et sociaux. Une tripartite se prépare à  l'avance, alors que chez nous, il y a le gouvernement qui arrive le jour de la plénière avec l'ordre du jour et ses partenaires sont invités à  le valider. La réunion en elle-même est biaisée.  -Cela signifie-t-il que vous n'en attendez pas grand-chose en tant que patronat ' Pour ce qui est des employeurs, je peux vous dire que pour un grand nombre d'entre eux, la tripartite est un non-événement, pour d'autres, elle est synonyme d'une énième entourloupe.Les représentants du patronat sont considérés comme la 5e roue du carrosse et n'ont pas les moyens de vraiment obtenir des résultats. C'est une réunion comme une autre et ce n'est pas l'endroit approprié pour défendre un certain nombre de dossiers de la vie sociale et économique du pays. -Et le fait que le patronat donne l'impression d'être divisé ne facilite pas les choses… Cette division n'est pas fortuite, mais orchestrée. Nous sommes dans une logique de diviser pour régner. Ce n'est pas au niveau des objectifs qu'il y a division, mais plutôt dans la forme. Vous avez des organisations qui se veulent élitistes, d'autres qui sont représentatifs de secteurs spécifiques et d'autres qui sont plus élargies. Ce que nous voulons c'est que le gouvernement puisse donner la possibilité à  toutes ces organisations de se concerter préalablement à  la tenue de la tripartite et à  partir de là de composer une équipe restreinte qui y prendra part, auquel cas, ça ne nous dérangera aucunement de participer ou pas à  la réunion. Il n'y pas de guerre de leadership dans ce domaine, du moins en ce qui nous concerne.