Algérie

Saïd Barkat nie l'existence d'une pénurie



Le ministre de la Santé, Saïd Barkat, a démenti catégoriquement, lors de son passage à l'APN, l'existence d'une quelconque pénurie de médicaments destinés au traitement du cancer ou des maladies chroniques. Pour lui, la pénurie est une pure affabulation de la presse. « Au niveau de la pharmacie centrale des hôpitaux, les produits sont disponibles pour toutes les maladies chroniques et pour plusieurs mois », a-t-il fait remarquer en rejetant plus loin la balle au médecin puisqu'il ne s'agit pas, pour lui, de mauvaise gestion mais de mauvaise perception et, parfois, de mauvaise volonté des prescripteurs et même de ceux qui orientent. « Il faut orienter vers les produits qui ne coûtent pas cher, qui sont efficaces et bons pour le malade et l'économie nationale », a-t-il dit. Pourtant, toutes les interrogations des députés étaient axées sur la colère et la consternation des malades en matière de prise en charge qui laisse à désirer. Les députés ont évoqué en ce sens la pénurie de médicaments, l'absence de médecins spécialistes dans plusieurs hôpitaux du pays, le refus de transférer des malades dans un état grave d'un hôpital vers un autre... Cette situation persiste en dépit des sommes faramineuses débloquées par l'Etat pour le secteur de la santé. Malgré ces critiques, le ministre n'a pas manqué, dans ses réponses aux députés, de faire un plaidoyer passionné de son département. M. Barkat a rappelé les efforts déployés pour l'éradication de certaines maladies d'un autre âge : « L'Algérie a fait un pas de géant dans sa lutte contre la poliomyélite, le paludisme, la malaria. Aujourd'hui, elle tente tant bien que mal de mettre le paquet pour faire face aux maladies du siècle. » Dans la foulée, le ministre a annoncé l'ouverture, à l'horizon 2012, de 14 centres régionaux pour la prise en charge des cancéreux. « Le président de la République suit de très près tout ce qui a trait à cette maladie.A chaque fois qu'on fait le point, il m'interroge sur ce qui a été fait dans ce domaine. Nous lui avons promis de régler le problème du cancer avant juin prochain », a révélé fièrement M. Barkat ! Ce dernier a également fait part de la réalisation, avec l'aide des Brésiliens d'un centre, à proximité de la capitale, pour les grands brûlés. Concernant la grippe porcine, le ministre persiste et signe : l'Algérie recevra le vaccin adéquat à la fin du mois d'octobre, d'autant plus qu'elle a fait sa commande à trois laboratoires pharmaceutiques différents. « Nous étions parmi les premiers à nous inscrire sur la liste des acheteurs du vaccin contre la grippe A (H1N1), classé 21e sur les 150 inscrits », a-t-il précisé. S'agissant du manque de médecins spécialistes, le représentant du gouvernement n'a pas nié cet état de fait et s'est même dit « outré » de constater que la majorité des médecins spécialistes formés quittent l'Algérie pour faire le bonheur des autres nations. Le ministre a décidé de sévir en obligeant les médecins à rester en Algérie pour soigner les Algériens. « Ce n'est pas un problème de syndicat ni corporatiste, c'est une question de souveraineté et nous avons décidé de corriger cette anomalie », a lancé M. Barkat, qui qualifie d'« insensé » le fait que l'Algérie forme, pendant de longues années, douze médecins ophtalmologues pour qu'au bout du compte, dix d'entre eux aillent exercer dans d'autres pays et deux dans le secteur privé. Néanmoins, M. Barkat a omis de citer les raisons qui poussent ces spécialistes à fuir leur pays.


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