Sahel : Ban Ki moon appelle à un effort concerté de la communauté internationale face à une crise "alarmante"

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki moon, a appelé mardi à un effort concerté de la communauté internationale face à une crise multidimensionnelle "alarmante" dans la région du Sahel.
Dans son intervention au débat général de la 67e Assemblée générale de l'ONU, M. Ban a observé que la crise dans le Sahel ne bénéficiait pas suffisamment d'attention et de soutien alors que la pauvreté, la fragilité, la sécheresse et les tensions sectaires forment une menace pour la stabilité de toute la région. A ce propos, il a relevé également les changements anticonstitutionnels "trop fréquents" de gouvernements et "la croissance de l'extrémisme".
Dans la région du Sahel, a affirmé le chef de l'ONU, "il est facile d'obtenir des armes alors que les emplois sont difficiles à trouver". Dans ce sens, il a soutenu que la communauté internationale a besoin d'un effort concerté majeur pour remédier à la situation alarmante qui sévit dans cette région de l'Afrique.
Il a ainsi avancé qu'il allait présenter lors de la réunion de haut niveau sur le Sahel, qui se tiendra mercredi en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, les grandes lignes d'une stratégie intégrée pour le Sahel.
Selon lui, les gouvernements et les organisations de la région, ainsi que les partenaires internationaux, vont travailler sur les détails de cette stratégie intégrée dans les prochaines semaines. Sur ce point, il a exhorté la communauté internationale à engager et à apporter une aide conséquente pour faire face à cette situation.
Par ailleurs, le Secrétaire général de l'ONU a souligné la nécessité d'accorder une plus grande attention à la sécurité alimentaire et à la résilience nutritionnelle, déplorant que chez des millions de personnes de la région du Sahel, "les chocs fréquents y afférents sont devenus la nouvelle norme".
En effet, a-t-il expliqué, la forte volatilité des prix des denrées alimentaires provoque l'anxiété et la panique des populations et, par ricochet, les troubles civils.
A ce sujet, il a préconisé le renforcement du filet social et le renforcement des investissements dans l'agriculture durable dans cette région, tout en demandant aux gouvernements d'éviter les restrictions commerciales pour les céréales ou d'autres produits agricoles, qui participent dans la réduction des approvisionnements alimentaires. Il est à rappeler que le Secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, avait appelé récemment le Conseil de sécurité et la communauté internationale à soutenir les efforts des Nations Unies dans le développement d'une stratégie régionale intégrée pour le Sahel afin, selon lui, de conforter les capacités des Etats de cette région à maintenir la paix et la stabilité.
M. Feltman avait fait le point sur les progrès réalisés dans l'élaboration d'une stratégie régionale intégrée pour le Sahel englobant la sécurité, la gouvernance, le développement, les droits de l'homme et les dimensions humanitaires.
Pour lui, une stratégie intégrée "fournit un cadre conceptuel et des priorités stratégiques pour diriger l'engagement de l'ONU au Sahel au niveau régional et établir les bases de consultations et de suivi avec les organisations régionales, les gouvernements et les acteurs clefs dans la région".
Il a souligné, en outre, que "les frontières des Etats de la région, longues et poreuses, facilitent les activités de la criminalité transnationale organisée et des groupes terroristes, en particulier dans les zones isolées et faiblement administrées, de même que les trafics d'armes, de drogues et de personnes".