Algérie

Sahel : appel au renforcement de la résilience contre l'insécurité alimentaire



Sahel : appel au renforcement de la résilience contre l'insécurité alimentaire
Le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), José Graziano da Silva, a affirmé mardi la nécessité de briser le cercle vicieux des crises au Sahel en renforçant les capacités des communautés pastorales et rurales à résister à la sécheresse et aux autres chocs, au lieu d'agir après le déclenchement des catastrophes naturelles.Cet appel a été lancé mardi à Nouakchott (Mauritanie) où s'est tenu le forum de haut niveau sur le pastoralisme au Sahel, organisé par la Banque mondiale et ses partenaires du développement. Nous ne pouvons empêcher les sécheresses ou les inondations de se produire, mais nous pouvons prendre des mesures pour éviter qu'elles n'entraînent la famine , a observé M. da Silva.
Ces dernières années, la combinaison de mauvaises conditions météorologiques et de prix en hausse des denrées alimentaires a provoqué des crises alimentaires répétées au Sahel, jetant nombre de familles rurales dans le dénuement le plus total.
Parmi les catégories les plus touchées, les communautés pastorales nomades qui comptent 16 millions de personnes au total, qui déplacent régulièrement leurs familles et leurs troupeaux à l'intérieur de la bande sahélienne, en quête d'eau et de pâturages.
Si le pastoralisme fournit depuis longtemps à ces populations un moyen de s'adapter aux conditions météorologiques adverses et au manque de terres arables, leur vulnérabilité à la sécheresse, aux inondations et autres catastrophes est en hausse.
Il est fréquent, en temps de crise, que les animaux dont dépendent les familles pastorales meurent, à moins qu'ils ne soient bradés pour répondre aux besoins les plus urgents, selon les intervenants.
Il est vrai que la vente des animaux peut soulager momentanément les familles, mais elle signifie aussi la perte des seuls biens de production que possèdent ces ménages, qui se retrouvent ainsi encore plus démunis face aux calamités futures.
C'est un cercle vicieux qu'il faut impérativement briser , a tranché M. da Silva qui considère que le seul moyen d'y parvenir est de passer d'un mode réactif' à un mode proactif et de privilégier une approche intégrée ciblée sur la résilience des moyens de subsistance.
Il a été démontré que la résilience fonctionne et s'avère efficace, non seulement pour sauver des vies humaines et des moyens de subsistance, mais aussi pour épargner de l'argent, a expliqué le chef de l'agence onusienne.
Par exemple, le coût des interventions pour maîtriser une attaque acridienne au Sahel a augmenté en passant, en 2003-2004, à 500 millions de dollars.
Mais en 2012, une crise similaire a pu être évitée grâce à des investissements consentis en amont pour un montant de seulement 8 millions de dollars, qui ont permis d'échapper à de nouvelles invasions de criquets.
De même, des études montrent qu'une alimentation d'appoint des animaux avant le début d'une crise les empêche de succomber à la sécheresse, aux épidémies ou autres chocs, et s'avère 16 fois moins cher que l'achat de bétail après la décimation des troupeaux.
A rappeler que la BM a encouragé les pays africains et les communautés du Sahel à protéger et accroître le pastoralisme sachant que plus de 80 millions de personnes vivant dans le Sahel en dépendent comme source d'alimentation et de revenus, comme elle a aussi recommandé de développer des systèmes d'irrigation à grande échelle pour aider la région à s'orienter vers une agriculture capable de faire face aux demandes en terres et en eau.


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