Algérie

Sahara Occidental Sahraouis et Marocains reviendront à Manhasset en mars



Sahraouis et Marocains doivent revenir à la table des négociations, au mois de mars prochain, juste après une tournée dans la région du représentant du SG de l'ONU, M. Peter Van Valsum. Le 3e round de Manhasset s'étant achevé sur un constat d'échec, un énième blocage politique de la partie marocaine qui, selon les observateurs, confirme sa logique colonialiste en voulant gagner du temps et faire repousser, à chaque occasion qui se présente, la résolution définitive de ce conflit. Les négociations entre le Front Polisario et le Maroc ont, comme prévu, une nouvelle fois mis en évidence l'énorme fossé qui les sépare. Autant sur le plan de la recherche d'une solution rapide, négociée et politique pour l'avenir de ce territoire occupé par Rabat, que sur celui de la mise en place d'une dynamique diplomatique qui ouvrirait, à courte échéance, la voie vers un accord global entre les deux parties. Un accord que la communauté internationale attend depuis le cessez-le-feu de 1991 et qui permet, une fois pour toutes, de mettre en place un référendum d'autodétermination et de donner le libre choix aux Sahraouis de se prononcer eux-mêmes sur leur avenir. A Manhasset, dans la banlieue new-yorkaise, les Sahraouis et les Marocains n'ont pas pu, au bout de trois jours de discussions, parvenir à s'entendre. Sur la table des négociations, il y a surtout la proposition sahraouie qui propose un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU, qui laisserait aux électeurs sahraouis le choix entre trois options: rattachement au Maroc, indépendance ou autonomie sous souveraineté marocaine. Une proposition qui a l'avantage d'être claire et qui aurait dû, depuis 1991, être appliquée pour clore ce dernier dossier de décolonisation en Afrique. A l'évidence, beaucoup d'observateurs estiment que la position sahraouie, dans ces négociations, reflète un réel courage politique à aller de l'avant dans la recherche d'une issue juste et démocratique, à l'impasse créée par le plan d'autonomie proposé par les Marocains comme seule base de discussions, à Manhasset. Mahfoud Ali Beiba, chef de la délégation sahraouie à ces négociations qualifie pourtant le 3e round «d'important et d'utile». «Ce troisième round a, surtout, porté sur l'examen de certaines mesures de confiance et l'application des résolutions 1.754 et 1.783 du Conseil de sécurité». Pour le représentant du Front Polisario, «il y a sur la table de négociations deux propositions d'égale valeur qui doivent amener à une solution politique du conflit». Une position courageuse qui tranche avec celle de la délégation marocaine qui s'en tient obstinément à son plan d'autonomie et refuse de voir les choses telles qu'elles se présentent, aujourd'hui. «Manhasset III a donné, une nouvelle fois, la possibilité de réaffirmer la disponibilité du Front Polisario à examiner toutes les options et toutes les propositions qui assurent le libre choix du peuple sahraoui pour la paix et la sécurité au Sahara Occidental et dans la région», a encore affirmé Mahfoud Ali Beiba. Par ailleurs, les autorités sahraouies se disent prêtes à aller au 4e round, animées de la même volonté de faire aboutir ce processus, mais appellent, surtout, la partie marocaine à «inscrire sa démarche dans la légalité internationale pour la recherche d'un solution conforme aux dispositions défendues par la communauté internationale», affirme Mahfoud Ali Beiba. De son côté, le chef de la diplomatie marocaine, M. Taieb Fassi Fihri, a souligné que le Maroc participera au prochain round des négociations sur le Sahara (prévu du 11 au 13 mars à Manhasset) et l'abordera avec le même état d'esprit que lors des trois précédents rounds. C'est-à-dire «expliciter et expliquer» une initiative d'autonomie décriée par la communauté internationale et présentée par les Marocains comme étant la seule alternative, pour eux, à un règlement négocié de ce conflit. Une position qui tranche, étrangement, avec tous les efforts déployés par l'ONU et les parties «amies» pour faire sortir ce dossier du ghetto dans lequel le Maroc le confine depuis le cessez-le-feu. Une position «de l'autruche» que confirme à Manhasset le ministre de l'Intérieur marocain Chekib Benmoussa qui a affirmé que «le vrai choix stratégique et politique était entre l'autonomie proposée par le Maroc et le statu quo». C'est-à-dire: ou l'annexion pure et simple au Maroc ou le pourrissement. Une position qui bloque toute sortie de crise et décrédibilise les solutions en demi-teinte de Rabat. Le 4e round sera-t-il plus fécond que le précédent? Dans le camp sahraoui, d'autres solutions sont, d'ores et déjà, envisagées pour déghétoïser le conflit.


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