La première séance de la table-ronde à Genève sur le Sahara occidental, initiée par l'Envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu pour le Sahara occidental, Horst Kohler, a pris fin mercredi en fin d'après-midi.
Cette rencontre est la première du genre en six ans et se déroule, rappelle-t-on, conformément à la résolution 2440 du Conseil de sécurité des Nations unies qui a enjoint les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, de reprendre les négociations "sans préconditions et de bonne foi" en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental.
L'Algérie participe à cette table-ronde en tant que pays voisin et observateur. Rien n'a filtré de cette première séance qui sera suivie, selon le programme, d'une autre séance jeudi et à l'issue de laquelle une conférence de presse sera animée par l'émissaire onusien. Peu avant les travaux, Horst Kohler a rencontré séparément les chefs de délégation participant à cette table-ronde. Dans ce cadre, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a assuré l'émissaire onusien de l'engagement de l'Algérie pour le bon déroulement de la table-ronde sur le conflit du Sahara occidental. "M. Messahel a assuré Kohler de l'engagement de l'Algérie, en sa qualité de pays voisin, à contribuer au bon déroulement de la table-ronde de Genève pour relancer le processus de négociations entre les deux parties aux conflits, le royaume du Maroc et le Front Polisario", a indiqué à l'APS une source proche de la délégation algérienne, à l'issue de l'entretien du ministre avec l'émissaire onusien. Lors de cet entretien, le chef de la diplomatie algérienne a réitéré le soutien de l'Algérie aux efforts de l'Envoyé personnel qui lui a été exprimé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion de l'audience qu'il lui a accordée le 23 octobre 2017, en vue de parvenir à un règlement du conflit du Sahara occidental conformément à la légalité internationale et aux résolutions pertinentes des Nations unies, a-t-on ajouté.
Guterres appelle à des négociations sans préconditions
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exhorté mardi le Front Polisario et le Maroc à s'engager " de bonne foi, sans préconditions et dans un esprit constructif " dans les discussions de Genève, réaffirmant son " soutien indéfectible " aux efforts de l'émissaire, Horst Kohler, pour relancer le processus onusien au Sahara Occidental. "Le Secrétaire général réitère son soutien indéfectible à son envoyé personnel et les efforts de ce dernier pour relancer le processus de négociation, conformément à la résolution 2440 du Conseil de sécurité, du 31 octobre 2018 ", a indiqué le porte-parole du SG de l'ONU, Stéphane Dujarric dans une déclaration publiée à la veille de la table ronde organisée par l'ONU à Genève pour relancer le processus de paix au Sahara occidental. Guterres a salué la décision des deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, et celle des deux pays voisins, l'Algérie et la Mauritanie, d'accepter l'invitation de Horst Kohler, à cette première table ronde, prévue sur deux jours dans la ville suisse. L'Algérie et la Mauritanie, invitées par l'ancien président Allemand, seront présents à cette table-ronde en leur qualité de pays voisins et observateurs. La dernière fois où le Front Polisario et le Maroc se sont installés à la même table de négociations remonte à mars 2012 à Manhasset. Depuis, le processus de paix est au point mort, en raison des entraves dressées par le Maroc qui avait sabordé les efforts de deux émissaires onusiens, James Baker et Christopher Ross. Fin octobre dernier, le Conseil de sécurité avait enjoint le Maroc et le Front Polisario de reprendre les négociations " sans préconditions et de bonne foi" en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental ". Aux termes de sa résolution prorogeant le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) de six mois, le Conseil de sécurité a souligné l'importance pour les deux parties au conflit de " s'engager à nouveau à faire avancer le processus politique dans la perspective d'une cinquième série de négociations". Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, éligibles à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie d'Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc.
Les Sahraouis souhaitent le respect des engagements de l'ONU
Le directeur de la Société pour les peuples menacés (SPM), Ulrich Delius, a affirmé mercredi à Berlin que le peuple sahraoui fondait de grands espoirs sur l'ancien président et envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, Horst Köhler, en vue d'appliquer les engagements de l'ONU concernant l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental.
Dans un communiqué publié à l'occasion de la table ronde sur le Sahara Occidental, organisée à Genève, repris par le site "Sumoudsh.net", le responsable allemand a appelé à "soutenir les revendications du peuple sahraoui et ne pas céder aux pressions étrangères, notamment celles de la France qui ont entravé le processus de règlement de ce conflit qui dure depuis longtemps". M. Ulrich Delius a exhorté l'envoyé onusien "à évoquer le dossier des droits de l'Homme, d'autant plus que de graves violations des droits de l'Homme sont commises sur le territoire sahraoui par le régime marocain". La table-ronde pour la relance des négociations entre le Maroc et le Front Polisario, bloquées depuis six ans, avait ouvert ses travaux, mercredi, à Genève sous la présidence de l'Envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu pour le Sahara occidental, Horst Köhler. Cette réunion, première du genre en six ans, se déroule conformément à la résolution 2440 du Conseil de sécurité des Nations unies. Elle constitue un premier pas vers un processus de négociation renouvelé, visant à parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable, qui fournira pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, a indiqué mardi soir une note d'information de l'Onu.
Les travaux de deux jours se déroulent au palais des Nations avec la participation de l'Algérie et de la Mauritanie, en tant que pays voisins et observateurs, qui ont été invités par l'Envoyé personnel du SG de l'Onu pour le Sahara occidental.
Les Sahraouis sont venus à cette table-ronde avec un délégation présidée par Khatri Addouh, et composée du coordinateur sahraoui avec la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), M'hamed Khaddad, du représentant sahraoui auprès des Nations unies, Sidi Mohamed Omar, ainsi que la secrétaire générale de l'Union nationale des femmes sahraouies, Fatima Elmehdi et le conseiller auprès du Secrétariat national du Front Polisario, Mohamed Ali Zerouali. La délégation marocaine est conduite par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Du côté algérien, la délégation est conduite par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, accompagné du représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies (New York), Sabri Boukadoum. Les Mauritaniens sont représentés par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Ismail Ould Cheikh Ahmed, et des cadres de son ministère. Horst Kohler s'était entretenu séparément avec les différents chefs de délégations, dont le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel. Une conférence de presse sera animée jeudi par Horst Kohler à la fin des travaux.
Rejet de l'accord aérien UE - Maroc
Le député européen, Florent Marcellesi, s'est félicité mercredi de la décision du Tribunal de l'Union européenne (UE) qui a jugé que l'accord sur l'aviation civile conclu en janvier 2018, entre l'UE et le Maroc, est sans application au territoire du Sahara occidental et à son espace aérien. "Je me félicite d'une nouvelle victoire majeure pour le peuple sahraoui devant le tribunal de l'Union européenne et d'une nouvelle condamnation de la Commission par la plus haute juridiction de l'UE", a souligné Florent Marcellesi, rappelant que " le groupe des Verts au Parlement européen avait dénoncé, à maintes fois, l'application illégale de l'accord aérien UE-Maroc aux territoires sahraouis occupés". L'eurodéputé a soutenu, en outre, que "la décision du Tribunal européen aura des conséquences immédiates pour les transporteurs et les passagers de l'UE, notamment des îles Canaries, qui ne disposent d'aucune base légale pour effectuer des vols à destination et en provenance du Sahara occidental", affirmant que "le comportement irresponsable de la Commission a mis la vie de l'UE en danger". "Les Verts saisiront immédiatement la Commission pour avoir des éclaircissements sur les conséquences de cette décision. Nous espérons également que cela permettra enfin à l'UE de prendre conscience de l'illégalité des accords proposés dans les domaines de la pêche et de l'agriculture qu'elle tente de faire adopter par le Parlement, mais qui subiront le même sort que celui de l'accord aérien s'ils seront adoptés", a soutenu le parlementaire. "Combien faudrait-il de défaites supplémentaires devant les tribunaux pour que l'UE comprenne enfin que le respect du droit est important, y compris dans l'entretien de relations extérieures'", s'est-t-il interrogé. Le Tribunal de l'UE, saisi par le Front Polisario, a jugé dans une ordonnance que l'accord sur l'aviation civile conclu en janvier 2018, entre l'UE et le Maroc, est sans application au territoire du Sahara occidental et à son espace aérien. Pour le juge européen, il y a lieu de comprendre la notion de territoire du Maroc comme "renvoyant à l'espace géographique sur lequel le royaume du Maroc exerce la plénitude des compétences reconnues aux entités souveraines par le droit international, à l'exclusion de tout autre territoire tel celui du Sahara occidental", a-t-on précisé dans le verdict. Le Tribunal a mentionné dans sa décision que l'inclusion du territoire du Sahara occidental enfreindrait "le principe d'autodétermination rappelé à l'article premier de la charte des Nations unies et le principe de l'effet relatif des traités". De même, l'ordonnance du Tribunal européen a souligné "avec une grande précision" que l'UE "ne saurait valablement partager une intention du royaume du Maroc d'inclure le territoire en question dans la chambre d'application de l'accord aérien". Réagissant à la décision prise par la justice européenne, le Front Polisario s'est félicité, pour sa part, d'avoir engagé ce recours qui, après les arrêts de 2016 et 2018 de la Cour de justice européenne (CJUE), permet de "dégager un édifice complet de souveraineté comprenant la terre, la mer et l'espace aérien. Le Front Polisario a souligné que la juridiction européenne a statué, pour la troisième fois, de manière explicite sur la question de souveraineté sahraouie, alors que "le pouvoir politique européen s'égare dans des man?uvres de contournement du droit".
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Posté Le : 08/12/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com