L'Organisation des Nations unies (ONU) a fêté hier sa naissance, en
omettant d'évoquer la nécessaire réforme qu'elle se doit d'entamer pour
atteindre les objectifs inscrits dans sa Charte.
Soixante-cinq ans sont déjà passés sur l'entrée en vigueur de la Charte
des Nations unies et chaque année, a affirmé Ban Ki Moon dans son message «nous
réaffirmons notre mission mondiale et les valeurs universelles de la tolérance,
du respect mutuel et de la dignité humaine.» Il appellera la communauté
internationale à adopter «la résolution de redoubler d'efforts pour protéger
les populations prises en otage d'un conflit armé, pour lutter contre les
changements climatiques et pour éviter une catastrophe nucléaire (…)». Le SG de
l'ONU fera du pied aux donateurs pour qu'ils honorent leurs engagements. Ainsi notera-il,
le sommet onusien, tenu le mois dernier sur les objectifs du Millénaire, «a
suscité un vaste élan politique, ainsi que des engagements financiers dont
l'importance se fait tout particulièrement sentir en cette période de
difficultés économiques.»
Le ministre des Affaires
étrangères qui a lui, célébré cette journée hier à la résidence «El Mithak»
d'Alger, en présence du corps diplomatique accrédité, notamment l'ambassadeur
d'Iran et de Grande-Bretagne, des responsables des institutions internationales
et de plusieurs fonctionnaires onusiens, n'est pas sorti du cadre du message de
Ban Ki Moon. Mourad Medelci rendra hommage «aux personnels des Nations unies
qui accomplissent leur noble mission à travers le monde, dans des conditions
souvent difficiles, au service de la paix et du développement.» Il précisera
que «l'ONU représente à nos yeux, le lieu de convergence de tous les regards,
particulièrement dans un contexte aussi difficile que celui que nous traversons
actuellement, un contexte marqué par un accroissement des menaces à la paix et
à la sécurité internationales et une détérioration, de plus en plus accrue, de
la situation économique et sociale dans le monde.» Il suggèrera à l'ONU de «ne
pas rester à l'écart des réformes qu'appelle l'instabilité économique et
financière internationale qui affecte la vie quotidienne de tant d'individus
dans le monde.» Pour lui, la Journée des Nations unies prend, cette année, «une
signification particulière parce qu'elle intervient à mi-chemin de l'échéance de
2015 de réalisation des objectifs du Millénaire.»
Les omissions de l'ONU
Tout autant que les représentants de l'ONU, le MAE évitera, ainsi
d'évoquer la nécessaire réforme de l'ONU, les conflits et les problèmes de
pauvreté en Afrique et aussi le drame du peuple palestinien. Il marquera quand
même un arrêt sur la déclaration de l'AG onusienne du 14 décembre 1960, sur
«l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux» pour rappeler
«l'impératif d'universalité du droit à l'autodétermination qui a permis à
l'écrasante majorité des Etats membres de l'ONU d'acquérir leur indépendance.»
Il regrettera «le fait qu'il subsiste ce jour, un certain nombre de situations
où ce principe fondamental se heurte à des obstacles et se trouve contrarié»
pour lâcher enfin «ceci est singulièrement le cas du Sahara Occidental dont le
processus de décolonisation connaît de graves entraves en dépit des résolutions
pertinentes des Nations unies qui consacrent le droit à l'autodétermination du
peuple sahraoui.» Cette revendication l'obligera à saluer particulièrement «le
Haut Commissariat aux réfugiés et le Programme alimentaire mondial, dans
l'accompagnement du peuple sahraoui en vue de le soulager des contraintes que
lui impose sa condition de réfugié.» Medelci conclura son allocution en
évoquant la coopération entre l'Algérie et les agences de l'ONU qui, selon lui
«a atteint un haut niveau de maturité.» Il fera savoir à cet effet que «la
prochaine revue à mi-parcours du programme de coopération bilatéral et
l'élaboration du programme de coopération 2012-2017, constituent une occasion
propice (…) pour procéder à une évaluation des différentes actions engagées» et
pour appeler surtout «à une meilleure programmation qui doit refléter les
préoccupations du gouvernement algérien en matière de développement économique
et social.»
Le «nécessaire» ancrage des actions onusiennes autour des priorités
nationales
Il faut reconnaître que c'est le coordonnateur résident des Nations unies
et représentant résident du PNUD, en Algérie, qui avait fait part avant lui, à
l'assistance de «l'étroite collaboration du système des Nations unies avec les
services du MAE pour consolider le processus de partage de connaissances (…).»
Mamadou Mbaye avait mentionné «les principales réalisations tant pragmatiques
qu'humanitaires en faveur des populations sahraouies vivant à Tindouf et ce,
depuis plus de 35 ans.» Il avait ainsi tendu la perche au ministre en
soulignant en premier, la revue à mi-parcours de l'UNDAF (cadre d'assistance au
développement du système des Nations unies dans le pays). Il avait surtout
reconnu qu'«en permettant de mieux ancrer l'action du système des Nations unies
autour des priorités nationales fixées par les autorités du pays, cette revue
est déterminante pour le futur de notre coopération avec l'Algérie.» Le
représentant onusien a fait savoir que «cette revue par l'évaluation à
mi-parcours au plan politique et stratégique de l'action intégrée des Nations
unies en Algérie sur la période 2007-2011, devrait être conduite très prochainement
avec nos différents partenaires.» Mamadou Mbaye est convaincu que «ce sera là
l'occasion de mieux cerner les problématiques prioritaires et de mieux
anticiper les orientations stratégiques de leur cadre d'assistance couvrant
2012- 2016 et ce, en intégrant à divers niveaux, la grande ambition nationale
exprimée par les hautes autorités du pays au travers le plan quinquennal
2010-2014.» Il avait rappeler au titre de cette «fructueuse coopération»,
l'ouverture des institutions (…) comme le département de la Sûreté et de la
Sécurité (UNDSS) à l'administration algérienne «puisqu'une mission d'experts
algériens s'est rendue à New York, en septembre dernier, pour s'informer sur le
nouveau système de sécurité que les Nations unies mettront en place à compter
du 1er janvier 2011 au plan mondial.»
Pour le coordonnateur résident de
l'ONU à Alger, 2009, a été «une bonne année pour les Nations unies en Algérie
puisque marquée par «la concrétisation de la décision de l'OMS d'ouvrir très
prochainement sa représentation et par les nombreuses missions à Alger
conduites par le haut management des institutions spécialisées (…) et enfin par
la tenue à Alger d'ateliers d'importance stratégique tant à l'échelle
régionale, du continent que du monde.»
En mars 2011, Alger fera-t-il
savoir, abritera une rencontre des ministres africains en charge du
développement industriel pour en faire, une nouvelle fois, la capitale de
l'Afrique !» Cette coopération qu'il juge «pragmatique» amènera le système
onusien à conduire «avec le gouvernement algérien «un autre chantier
d'importance, celui de la construction de la Maison des Nations unies en
Algérie pour en faire une référence.»
Le vice-président du Conseil
onusien des droits de l'enfant a préféré pour sa part, aborder «les droits de
l'enfant et des jeunes, dans le cadre des instruments internationaux relatifs
aux droits de l'homme.» Notons que la 64e session de l'AG de l'ONU a proclamé
l'année 2010 année internationale de la jeunesse sous le thème «dialogue et
compréhension mutuelle.»
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Posté Le : 25/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com