Si le territoire sahraoui est marocain, comme le soutiennent les autorités de Rabat et leurs propagandistes, pourquoi, dans ces conditions, la monarchie avait-elle accepté de le partager, en 1975, avec la Mauritanie et surtout pourquoi alors ne fait-elle pas confiance à ces «Marocains du sud» en leur accordant l'occasion d'exprimer leur «marocanité» et leur attachement au Royaume à travers un référendum d'autodétermination? Â En refusant cette voie, le Maroc prouve, on ne peut plus clairement, qu'il ne se fait aucune illusion sur la réponse que feraient ses «fidèles citoyens sahraouis». Toutes les fuites en avant dans lesquelles les autorités chérifiennes se sont engagées depuis 1978, ont échoué face à cette réalité qui est qu'il leur est impossible de démontrer l'appartenance du territoire sahraoui au Royaume, autrement que par son occupation et la répression de ses populations. Mais cette politique du fait accompli et de la force, désavouée et condamnée par la communauté internationale, ne peut se prolonger sans mettre en péril la stabilité du Royaume chérifien et par entraînement, celle de toute la région du Maghreb. Â Ce que le Conseil de sécurité a voulu prévenir en invitant le Maroc et le Front Polisario à «des négociations directes et sans conditions préalables en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple sahraoui». Les deux parties ont répondu positivement à l'invite du Conseil de sécurité et leurs négociateurs se sont rencontrés, lundi et mardi, à Manhasset (Etat de New York) pour un premier contact. Un premier round qui a permis de constater que le Maroc s'en tient à une solution qui exclut l'expression de la volonté du peuple sahraoui par le recours au référendum d'autodétermination tel que revendiqué par le Front Polisario et soutenu par la communauté internationale. Â Bien que cette première rencontre ait confirmé leur divergence de point de vue, les deux parties ont, tout de même, convenu de reprendre leurs négociations au cours de la deuxième semaine d'août 2007. Disposition que les observateurs qui ont suivi la rencontre qualifient de «fait positif notable» car un indicatif de la volonté des deux parties à ne pas rechercher la rupture et signe qu'elles sont pour persévérer dans un véritable processus de négociations. Â En s'asseyant à la même table avec le Front Polisario et quels que soient les calculs qui les ont poussées à accepter, les autorités marocaines ont définitivement discrédité les arguments dont leur propagande a usé et abusé pour présenter ce parti comme un «ramassis» de mercenaires à la solde de l'Algérie voisine et ce pays comme étant l'obstacle à la normalisation de la situation au Sahara Occidental et à l'extinction du conflit dont il est la cause. Â C'est avec le Polisario, et lui seul, que le Royaume marocain doit trouver une solution. Lequel Polisario affirme et confirme qu'il acceptera tout résultat d'un référendum d'autodétermination pourvu qu'il se tienne dans les conditions indiquées par l'ONU et sous son contrôle.
Posté Le : 21/06/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com