Algérie

Sahara Occidental «Les déclarations de Sarkozy sont graves»



Réagissant au discours du président français tenu mardi devant le parlement marocain, le gouvernement de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) a qualifié de «graves» et d'»inopportunes» les déclarations faites à Rabat par M. Nicolas Sarkozy. Ce dernier a exprimé son sou-hait que le plan marocain d'autonomie pour le Sahara Occidental sous la souveraineté marocaine soit «couronné de succès». «Il n'y a pas besoin de médiation. Le Maroc a déposé un plan d'autonomie que j'ai qualifié de sérieux», a déclaré Sarkozy. «Les efforts qu'a faits le Maroc devraient être couronnés de succès», a-t-il ajouté. Nicolas Sarkozy a jugé le plan marocain «sérieux et crédible». «Le plan d'autonomie marocain existe, il est sur la table et il constitue un élément nouveau de proposition après des années d'impasse», a dit le président français. Pour le gouvernement de la RASD, les déclarations du président français sont graves parce qu'elles font fi de toutes les résolutions des Nations unies qui reconnaissent le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance. Elles constituent, selon les mêmes responsables, «un encouragement à l'intransigeance et un alignement sur la position de l'occupant marocain ...». «Elles sont inopportunes», ajoute la RASD, «parce qu'elles interviennent au moment où le processus de négociations entre le Front Polisario et le Maroc se trouve dans une phase qui appelle les membres du Conseil du sécurité à jouer un rôle positif en aidant les deux parties au conflit à aller de l'avant en vue de trouver, comme le stipule la résolution 1754, une solution qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». La RASD regrette aussi que «le tout nouveau président français persévère et perpétue, au mépris de la légalité internationale, une politique désuète, en contradiction flagrante avec les déclarations d'intention au sujet de l'Union du Maghreb et de la méditerranéenne et néfaste pour les propres intérêts stratégique de la France». Le gouvernement sahraoui rappelle à l'occasion que «c'est cet alignement sur la politique de l'occupant marocain, depuis 1975, qui a fait échouer tous les efforts louables déployés par la communauté internationale pour la décolonisation du Sahara Occidental et qui a fait aussi que le régime marocain bénéficie d'une impunité totale en se permettant de perpétuer les crimes de guerre et les violations les plus flagrantes des droits de l'homme au Sahara Occidental». Le Conseil de sécurité de l'ONU, qui aura à examiner vendredi prochain, au siège des Nations unies à New York, le dernier rapport du Secrétaire général, Ban Ki-moon, sur les évolutions de la situation au Sahara Occidental, a demandé au Maroc et au Front Polisario d'engager à nouveau de «réelles négociations sur la question du Sahara Occidental», souligne le Secrétaire général de l'ONU dans son rapport, qui ajoute que les deux premières rencontres sont «un motif de satisfaction». Dans son rapport, établi semestriellement, retraçant l'évolution de la situation depuis le 13 avril dernier, le Secrétaire général cite quelques événements majeurs relatifs à l'actualité liée à la question du Sahara Occidental. C'est ainsi qu'il rappelle que dans un discours qu'il a prononcé le 30 juillet dernier, le roi du Maroc a déclaré que son pays était disposé à négocier sur la base d'une solution consensuelle d'autonomie conçue dans le cadre de la souveraineté du Royaume. Il ajoute par ailleurs que des élections parlementaires se sont tenues au Maroc le 7 septembre 2007, avec une consultation dans le territoire du Sahara Occidental sous contrôle marocain. «Des représentants du Front Polisario m'ont écrit le 19 août, puis encore le 9 septembre, pour condamner la décision prise par le gouvernement marocain de tenir des élections au Sahara Occidental et réclamer à la place l'organisation d'un scrutin libre et régulier sur l'autodétermination à l'intention du peuple du Sahara Occidental», rapporte encore le Secrétaire général. Il a noté qu'en outre, «des restrictions ont continué d'entraver la liberté de mouvement des observateurs militaires des Nations unies lorsqu'ils désirent se rendre auprès d'unités, de quartiers généraux ou de points d'appui à des fins de vérification». La dimension humaine du conflit, notamment le sort des réfugiés du Sahara Occidental, continue d'être préoccupante, selon Ban Ki-moon.


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