Une délégation du Parlement européen se rendra, du 21 au 24 septembre, dans les territoires occupés du Sahara occidental pour s'informer sur les violences et atteintes aux droits de l'homme commises par les autorités marocaines à l'encontre des populations sahraouies.
Mercredi dernier, les eurodéputés de la Délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et l'Union du Maghreb ont tenu, au siège du Parlement européen à Bruxelles, une réunion conjointe avec la Délégation ad-hoc pour le Sahara occidental, afin de convenir d'une mission au Sahara occidental et au Maroc. Le but étant de s'informer sur les nombreuses accusations portées contre les autorités marocaines sur les violences et atteintes aux droits de l'homme à l'encontre des populations sahraouies dans les territoires occupés. Après la visite qui aura lieu du 21 au 24 septembre prochain dans la région occupée de Layoune, la Délégation ad-hoc se rendra dans la capitale marocaine Rabat pour écouter les explications (auditionner) les dirigeants marocains. Rappelons que la Délégation ad-hoc du Parlement européen a été instituée en 2005 et comprend les représentants de l'ensemble des groupes politiques. Elle avait programmé, plus d'une fois, des visites au Sahara occidental occupé qui furent, suite aux pressions marocaines et leur puissant lobby, annulées au dernier moment. Mercredi, les eurodéputés ont rappelé les autorité marocaines à se conformer aux différentes résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Sahara occidental, notamment celle appelant à la tenue d'un référendum populaire sur le droit des Sahraouis à l'autodétermination.
A l'issue de la réunion, le président de la Délégation Maghreb, le Portugais Carlos José Guterez (Parti populaire européen, centre droit et droite), a déclaré que «l'ambassade du Maroc à Bruxelles lui aurait signifié que les autorités marocaines ne s'opposeraient pas à cette mission commune d'information, composée de cinq parlementaires, dont deux de la Délégation ad-hoc pour le Sahara». Dans de telles conditions, plusieurs députés européens voient la pression du lobby marocain et vont jusqu'à émettre des doutes sur son efficacité. Du côté sahraoui, M. Jamal Zakari, membre du bureau du Polisario à Bruxelles, a déclaré : «Nous attendions cette Mission depuis longtemps, et nous espérons qu'elle puisse faire son travail en toute liberté et conscience, sur les nombreuses violences et atteintes aux droits de l'homme au Sahara occupé, répondant ainsi au mandat qui lui est confié par le Parlement européen».
Les craintes du représentant sahraoui sont tout à fait justifiées, au regard des diverses missions du Parlement avortées en raisons des intrusions, pressions et tergiversations des autorités marocaines. Faut-il rappeler que le Maroc avait réussi à mettre en veilleuse la question sahraouie ces dernières années en utilisant mille et un subterfuges ainsi que le financement d'un lobby au sein des institutions européennes pour faire avorter toute initiative allant dans le sens des droits légitimes des Sahraouis. La question sahraouie qui revient au devant de l'actualité n'a été possible que grâce à la persévérance de plusieurs associations civiles européennes de soutien au peuple sahraoui, et la conviction de nombreux députés européens pour l'application du droit international. La nomination par le SG le l'ONU, de l'Américain Waren Christopher pour le Sahara occidental est, par ailleurs, un signe de bonne volonté de la communauté internationale d'arriver à une solution juste qui garantisse, entre autres, le droit du peuple sahraoui à se prononcer sur son avenir.
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Posté Le : 13/09/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : M B M
Source : www.lequotidien-oran.com