Le chef de la délégation du Front Polisario ayant participé à la table ronde onusienne sur le Sahara occidental, Khatri Eddouh, a appelé jeudi à Genève le Maroc à dépasser la situation de blocage dans le cadre des efforts de l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'Onu, Horst Kohler."Nous sommes venus avec un esprit constructif.
Ce qui est demandé au Maroc, c'est de dépasser cette situation et de travailler avec nous dans le cadre des efforts de l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'Onu, Horst Kohler, et des résolutions du Conseil de sécurité pour une solution juste dans l'attente de la création d'un climat favorable pour instaurer un climat de confiance entre les deux parties", a expliqué le responsable sahraoui dans une conférence de presse organisée au Palais des nations, à l'issue de la table ronde sur le Sahara occidental.
Il a estimé qu'il est "bénéfique" de créer cette confiance mutuelle entre les deux parties en conflit, notamment pour ce qui concerne "le respect des droits de l'Homme dans les territoires occupés, la libération des prisonniers politiques sahraouis, entre autres le groupe de Gdeim Izik, et l'ouverture des territoires occupés pour les journalistes, des observateurs internationaux et les militants des droits de l'Homme pour s'enquérir de la situation dans cette partie occupée du Sahara occidental".
Considérant la table ronde, initiée par l'émissaire onusien, de "bénéfique" et "d'initiative visant à dépasser le blocage dans le but de relancer le processus de négociations entre le Maroc et le Front Polisario avec "sérieux, responsabilité et de bonne foi", il a souligné l'intégration "sérieuse" du Front Polisario à cette politique pour une solution "juste, durable permettant au peuple du Sahara occidental l'exercice de son droit, non négociable, pour l'autodétermination".
Khatri Eddouh a rappelé que ce processus vise à mettre fin au conflit du Sahara occidental conformément aux résolutions de l'Onu que ce soit au niveau de l'Assemblée générale ou du Conseil de sécurité, réaffirmant que le Front Polisario "reste attaché" à la recherche d'une solution démocratique.
"La table ronde a été une opportunité pour dépasser la situation actuelle et laisser de côté les conditions préalables", a-t-il ajouté, précisant que la délégation sahraouie est venue à cette table ronde avec un "esprit constructif".
Il a réaffirmé que les Sahraouis sont "prêts" à poursuivre ce dialogue dans le cadre d'un prochain rendez-vous auquel l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'Onu sur le Sahara occidental va convier, tout en gardant l'espoir et "avec optimisme", pour la relance des négociations "directes, constructives, sans préalables conditions", entre le Front Polisario et le Maroc, pour parvenir à un règlement du conflit permettant l'exercice du droit du peuple sahraoui pour l'autodétermination. Il a souhaité, dans ce sens, que le Maroc contribue avec le Front Polisario pour la relance du processus de négociations et que le Conseil de sécurité apporte son "soutien total" pour "aller de l'avant".
Par ailleurs, le chef de la délégation sahraouie qui est également le président du parlement, a exprimé son regret quant à l'obstination de l'Union européenne, malgré la relance de la dynamique onusienne pour des pourparlers directes entre les parties en conflit, de renouveler sa coopération économique avec le Maroc en intégrant le Sahara occidental.
Cette décision de l'UE fait fi, a-t-il expliqué, aux arrêts "clairs" de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) qui stipulent que le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires distincts et que le Maroc n'a aucune souveraineté sur ce territoire.
"Le droit des Sahraouis à l'autodétermination est irrévocable"
Le représentant du Front Polisario en France, Oubbi Bouchraya Bachir, a indiqué que le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination était irrévocable et que la définition du statut juridique final du territoire constituait l'essence même de la feuille de route prévue par les résolutions du Conseil de sécurité adoptées par la communauté internationale en ce sens qu'il s'agit d'une question de décolonisation qui ne peut être résolue que par la consultation de la population autochtone librement et régulièrement.
Lors d'un entretien accordé à la chaine "BBC arabic", M. Oubbi Bouchraya a réaffirmé que le Polisario "a accepté de participer aux réunions préliminaires des négociations directes", qui ont eu lieu mercredi et jeudi à Genève "sans pré-conditions et de bonne foi".
Il a expliqué que la consécration du principe du droit irrévocable du peuple sahraoui à l'autodétermination et la définition du statut juridique du territoire "n'a pas été une condition posée par le Front pour participer aux négociations mais c'est l'essence même de la feuille de route, prévue par les résolutions du Conseil de sécurité, et approuvées par la communauté internationale en ce sens qu'il s'agit d'une question de décolonisation qui ne peut être résolue que par la consultation de la population autochtone librement et régulièrement".
Pour le diplomate sahraoui, "l'appel du Maroc à une solution politique, à travers ce qu'il a appelé autonomie, laisse penser que le référendum est une solution militaire alors que le référendum est désormais une condition onusienne pour la reprise des négociations".
Il a estimé, dans ce sens, que la réunion de Genève était "un pas positif" au début d'un sérieux processus de négociation devant aboutir à la mise en ?uvre de la décision du Conseil de sécurité soigneusement tracée dans ses deux dernières résolutions 2414 et 2440 définissant clairement les deux parties du conflits, le Front Polisario et le Maroc, et les objectifs finaux des négociations, notamment permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination.
Les expériences précédentes montrent, a-t-il dit que "le blocage du processus des négociations n'a jamais été un problème de médiateurs ou de plans d'absence de la volonté politique, chez la partie marocaine, à aller vers un règlement, et par conséquent, à permettre aux peuples de la région à vivre dans la paix et le respect mutuel". Il a ajouté que le plus importante est que tout le monde ait compris que "jouer la montre" et "le statut quo" ne sont plus possible et que "le cessez-le-feu est compromis et les évènements d'El Guerguerat sont encore dans los esprits". Par ailleurs, le responsable sahraoui a qualifié de "normale" la présence de l'Algérie et de la Mauritanie, en leur qualité de pays voisins.
En conclusion, M. Oubbi Bouchraya a réitéré que "la mission du Front Polisario prendra fin lorsque le peuple sahraoui aura exercer, en toute souveraineté, son droit à l'autodétermination pour choisir s'il veut faire partie du Maroc, être indépendant ou avoir un autre statut".
Autodétermination des Sahraouis : le Polisario demande d'accélérer la recherche d'une solution
Le Front Polisario a demandé jeudi à Genève d'accélérer la recherche d'une solution au conflit du Sahara occidental permettant l'autodétermination du peuple sahraoui.
"Nous avons réaffirmé, au nom du peuple sahraoui, notre engagement pour la recherche d'une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable conduisant au processus d'autodétermination au Sahara occidental", a précisé un communiqué parvenu à l'APS rendu public à l'issue de la table ronde sur le Sahara occidental tenue mercredi et jeudi au palais des Nations à Genève.
Le Front Polisario, qui a participé à cette table ronde initiée par l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'Onu pour le Sahara occidental, Horst Kohler, a souligné que cette revendication, conforme aux résolutions de l'Assemblée générale de l'Onu et du Conseil de sécurité, est une "priorité" des Sahraouis, tout en assurant qu'il reste "engagé" de façon "constructive" pour les pourparlers "sans conditions préalables et de bonne foi".
Il souhaite à cet effet que le Maroc, partie en conflit, adopte la même conduite, estimant qu'il n'y a pas d'alternative dans la situation actuelle. Le Front Polisario, représentant légitime du peuple du Sahara occidental, considère que la communauté internationale doit contribuer de façon "positive" en renforçant les opportunités pour une solution négociée entre les deux parties en conflit.
Il a exprimé sa "profonde préoccupation" sur les tentatives "continues" et "illégales" de l'Union européenne dans ses transactions commerciales avec le Maroc en intégrant le Sahara occidental. Ceci, pour lui, constitue une violation "flagrante" des arrêts de la Cour de justice de l'Union européenne.
"Nous demandons aux responsables européens de saisir cette opportunité pour investir leurs efforts dans le processus de paix des Nations unies et d'utiliser le commerce de façon constructive comme un facteur positif pour la paix", a souligné le communiqué du Front Polisario, saluant le soutien de l'administration américaine du processus de paix de l'Onu.
Il a estimé que la solution négociée entre le Maroc et le Front Polisario est "vitale" pour l'avenir du Sahara occidental et toute la région du Maghreb, réitérant son engagement de soutien à l'opération menée par l'Onu pour la réalisation un avenir "positif" dans la région.
En conclusion, il a exprimé son soutien à l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'Onu pour le Sahara occidental, Horst Kohler, dans la poursuite du processus politique pour parvenir à une solution "pacifique, juste, durable et mutuellement acceptée par les deux parties en conflit permettant l'autodétermination du peuple sahraoui".
"Une atmosphère d'engagement sérieux"
Les discussions se sont déroulées dans une "atmosphère d'engagement sérieux, de franchise et de respect mutuel", a affirmé jeudi un communiqué sanctionnant la table-ronde sur le Sahara occidental, tenue mercredi et jeudi à Genève.
"Toutes les discussions se sont déroulées dans une atmosphère d'engagement sérieux, de franchise et de respect mutuel. Les délégations ont convenu que l'Envoyé personnel les inviterait à une deuxième table ronde au premier trimestre de 2019", a précisé le communiqué.
"Sur l'invitation de l'Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, Horst Kohler, des délégations du Maroc, du Front Polisario, de l'Algérie et de la Mauritanie ont participé à une première table-ronde les 5 et 6 décembre 2018 à Genève, conformément à la résolution 2440 du Conseil de sécurité des Nations unies", a-t-il rappelé.
La résolution 2440 du Conseil de sécurité avait enjoint, le 31 octobre dernier, le Maroc et le Front Polisario, représentant légal du peuple du Sahara occidental, de reprendre les négociations "sans préconditions et de bonne foi" en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental.
Selon le communiqué final, les délégations ont fait état des récents développements, abordé les questions régionales et discuté des prochaines étapes dans le processus politique pour le Sahara occidental. "Toutes les délégations ont reconnu que la coopération et l'intégration régionale, plutôt que la confrontation, étaient les meilleurs moyens de relever les nombreux et importants défis auxquels la région est confrontée", a conclu le communiqué.
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Posté Le : 09/12/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com