Algérie

Sahara-Occidental : « La question sahraouie face à un vide politique dangereux »


La question du Sahara-Occidental traverse une période d'impasse. La décision de l'ONU de maintenir Peter Van Walsum à son poste de médiateur de l'Organisation onusienne dans ce dossier complique encore davantage l'avenir des négociations entamées entre les deux parties, le Front Polisario et le royaume chérifien, depuis plus d'une année, sachant que la partie sahraouie persiste et signe qu'elle ne veut pas de ce médiateur qui s'est alignée avec le colonisateur marocain. Le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, est allé, hier, lors d'une conférence de presse, tenue au siège de l'APC d'Alger-Centre, jusqu'à parler de « vide politique dangereux » qui ne travaille pas pour la paix dans la région. Un statu quo qui est, dira-t-il, exploité par le Maroc par son acharnement répressif à l'encontre des populations sahraouies dans les territoires occupés. « Le Maroc accumule les preuves de ses violations des droits internationaux », à travers la poursuite de sa politique de répression en direction de la population sahraouie des territoires occupés, regrette M. Taleb Omar. Ce dernier avertit que « cela ne participe pas à créer un climat propice pour le règlement pacifique du conflit ni pour la poursuite des négociations, dont la date du 5e round n'est pas encore précisée ». Il n'est pas sans rappeler qu'il y a quelques jours, des dizaines de Sahraouis ont été blessés, arrêtés ou portés disparus suite à une agression qu'aurait perpétrée des « colons marocains » près de Dakhla. Du coup, les autorités sahraouies ne fondent leur espoir pour que sur le prochain rapport du Conseil de sécurité, prévu juste après la présentation du rapport du SG de l'ONU, Ban Ki-moon, qui devra intervenir à la fin du mandat de la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara-Occidental (Minurso), en avril 2009. « Nous souhaitons que ce vide politique sera comblé d'ici là », a déclaré le chef de l'exécutif du gouvernement sahraoui qui n'a pas hésité par ailleurs de parler de « faiblesse et d'échec » de l'ONU. M. Taleb Omar n'a pas omis de charger l'ONU qu'il accuse d'être « responsable » de cette impasse dans ce dossier de décolonisation.A cela, le conférencier rappelle qu'« aucun Etat dans le monde ne reconnaît, à ce jour, la souveraineté du Maroc sur le territoire non autonome du Sahara-Occidental et même les organisations internationales le savent ». Mais, a-t-il déploré, « il y a le problème de pression qui n'est pas suffisamment exercé contre le Maroc ». Pour Abdelkader Taleb Omar « la colonisation ne sert pas le Maroc », en s'en tenant sur des études qui ont été effectuées et qui ont montré, selon lui, que le Maroc a engagé 90 millions de dollars depuis 1975. « Cette même colonisation, a-t-il encore poursuivi, bloque le développement et retarde la démocratie dans ce pays ». Interrogé sur comment les Sahraouis envisagent de poursuivre leur combat face à ce statu quo, Taleb Omar réaffirme les décisions du 12e congrès du Front Polisario qui s'est tenu au mois de décembre 2007 à Tifariti, en ce sens que le FP est d'accord pour la poursuite des négociations mais se prépare à toute éventualité, y compris celle de la reprise des armes. L'invité de l'APC d'Alger promet en tout cas que « les Sahraouis sont déterminés à recouvrer leur droit national malgré les pressions ».
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