Algérie

Sahara occidental : La paix ou les armes



L’espoir de paix déçu se conçoit dans le constat de faillite dressé objectivement par le responsable sahraoui de l’orientation politique au Polisario, Bachir Mustapha Saïd, une des figures emblématiques du mouvement de libération nationale. Il reflète le sentiment de frustration généralisé et le pessimisme ambiant des composantes de la société sahraouie.Entre la vie inhumaine des camps de réfugiés et, aujourd’hui, l’exil interne des populations des territoires occupés, campant les tentes de fortune d’El Ayoune, de Smara et de Boujdour, le bilan du processus de paix, enclenché le 6 septembre 1991, se caractérise par les reniements en série des engagements pris par le Maroc et la persistance de l’intransigeance qui ont réduit en poussière les chances de solution légale, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.«Le peuple en a assez de cette attente», a martelé Bachir Mustapha Saïd. A Mejik, accueillant le 34e anniversaire de la déclaration de l’Union nationale du peuple sahraoui, la stratégie d’oblitération marocaine et l’impasse sciemment entretenue n’ont pas laissé indifférent la direction nationale sahraouie, connue pour son attachement résolu à la dynamique de paix et consentant pour ce faire au report du 13e congrès du Front Polisario pour les besoins de la relance des négociations. «Notre insurrection pacifique dans les territoires occupés nous a permis d’obtenir beaucoup d’acquis pour notre cause, mais faisons en sorte qu’elle s’intensifie et se consolide à l’avenir pour atteindre notre idéal national», a déclaré le président sahraoui Mohamed Abdelaziz. Cette forme de combat pacifique, matérialisée par les acquis de Lanzarote initiée par Aminatou Haider et confortée par la bataille stratégique des humanitaires sahraouis, est un élément essentiel de la stratégie de lutte par tous les moyens pour la récupération des droits nationaux spoliés.C’est pourquoi, en l’absence d’une avancée réelle du processus de négociation, la reprise des armes s’impose en alternative incontournable. «Nous pourrons reprendre les fusils, si l’option de négociation ne porte pas ses fruits», a clairement affirmé Abdelaziz.Avec la  visite  de l’émissaire onusien, Christopher Ross, le débat est relancé. Dans les sphères dirigeantes sahraouies, l’exaspération est à son comble. Elle s’explique par la situation de «ni guerre, ni paix» qui sanctionne injustement la bonne volonté sahraouie et profite à la consolidation du fait colonial.La mission de la dernière chance ' Assurément, oui. Car face à l’intransigeance marocaine, dénoncée dans une lettre adressée au «groupe des amis» (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Espagne), par Ross, le temps de la légalité internationale et du choix libre du peuple sahraoui a largement sonné pour réhabiliter le cadre consensuel du dialogue «sans préalable» et imposer le respect des résolutions du Conseil de sécurité appelant à une «solution juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l’autodétermination du peuple sahraoui». Entre le plan fictif de l’autonomie que le Maroc, soutenu dans sa démarche par des puissances tutélaires, a tenté d’imposer au cours des 4 cycles de négociation et la base légale de l’autodétermination, la responsabilité onusienne, mise à mal par les deux décennies d’échec, est de celle aujourd’hui qui place l’enjeu de la paix, de la stabilité et de la sécurité de la région au cœur même de la démarche de Christopher Ross.


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