L'opposition de la France, membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, à la tenue de ce référendum est dictée par le souci de "préserver ses intérêts économiques" dans la région, a-t-il expliqué dimanche lors du débat qui a suivi la projection du film "la vie attend: référendum et résistance au Sahara occidental" de Lara Lee.Lire aussi: Sahara occidental: le représentant du Polisario dénonce "l'obstination du Maroc"
Bassiri Moulay Hassen a dénoncé également la position de la France sur la question de l'élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental, soulignant que ce pays use, depuis plusieurs années, du pouvoir de dissuasion que lui confère son droit de veto pour tenir les Nations unies à l'écart des questions touchant au respect des droits de l'homme dans les territoires occupés.
"Faute d'un mandat approprié, la mission de l'ONU de maintien de la paix au Sahara occidental (Minurso) ne peut pas documenter le Conseil de sécurité sur les "violations quotidiennes" des droits de l'homme dans les territoires occupés", a-t-il regretté.
"Les membres de la Minurso sont témoins de ces violations, mais ne peuvent pas les rapporter", a-t-il ajouté, faisant remarquer que toutes les missions de maintien de la paix de l'ONU établies depuis 1991 disposent de ces mécanismes, qui reposent sur le respect des droits de l'homme.
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Selon ce membre de la représentation du Front Polisario en Belgique, le conflit au Sahara occidental "n'est pas compliqué", expliquant sa non résolution par le "manque de volonté de la part de la communauté internationale".
Il a relevé, à ce titre, qu'aucun pays européen ne reconnait la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, un territoire qu'il occupe par la force.
"Le Maroc n'administre pas le Sahara occidental, mais l'occupe par la force", a-t-il souligné, rappelant que l'Espagne reste la puissance administrante au Sahara occidental.
De son côté, Boris Fronteddu, membre du comité belge de soutien au peuple sahraoui, a qualifié les relations UE-Sahara occidental de "très cyniques", dénonçant les tentatives de l'UE visant à contourner l'arrêt de la Cour européenne de justice (CJUE) du 21 décembre dernier.
Pour Boris Fronteddu, les tentatives de l'UE à intégrer le Sahara occidental dans ses accords avec le Maroc "dénote la capacité de la Commission européenne à subordonner le droit international et son propre droit à ses intérêts économiques et politiques".
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D'autre part, a-t-il poursuivi, le Maroc exerce des pressions diplomatiques sur l'UE et utilise notamment la carte de l'immigration comme arme pour obtenir gain de cause de l'Union qui tente difficilement de gérer l'important flux migratoire le long de ses frontières.
Il a estimé, en outre, que le Maroc a été à l'origine de la grave affaire de manipulation au sein du service presse de l'ONU après avoir dénaturé les propos d'intervenants venus témoigner leur soutien à la cause sahraouie, allant jusqu'à à attribuer des propos pro marocains à des pétitionnaires qui n'ont pas encore pris la parole.
Lors des débats de la 4ème commission de la décolonisation, tenus en octobre dernier, le service de l'actualité et des contenus de l'ONU a dû retirer un compte rendu dans lequel il attribue à un représentant sahraoui, des déclarations graves alors qu'il n'avait pas encore pris la parole.
A noter, par ailleurs, que le film "la vie attend" réalisé par Lara Lee, projeté dans le cadre du 18ème festival du cinéma de l'ONG "attac", vise à dévoiler la violence quotidienne de la vie sous l'occupation marocaine et à donner un aperçu des aspirations des Sahraouis, un peuple pour qui le colonialisme n'a jamais cessé.
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Posté Le : 20/11/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz