La France doit "reconsidérer" sa politique de soutien à l'occupation illégale marocaine au Sahara occidental et inscrire, lors de sa présidence de l'Union européenne (UE) le prochain semestre, la démarche européenne dans la recherche "sérieuse et sincère" d'une solution juste et pacifique au conflit sahraoui, a déclaré mercredi le représentant du Front Polisario en France, Mohamed Sidati."La France, qui présidera l'UE ce prochain semestre, doit à notre humble avis reconsidérer sa politique de soutien à l'occupation illégale marocaine, désastreuse et préjudiciable pour la région du Maghreb et pour les relations de coopération et d'amitié avec celle-ci", a déclaré Mohamed Sidati lors d'une réunion officielle du Groupe d'études sur le Sahara occidental, tenue à l'Assemblée nationale française (Parlement).
"Il incombe à la France, à la faveur de cette présidence de l'UE, d'inscrire la démarche européenne dans la recherche sérieuse et sincère d'une solution juste et pacifique au problème du Sahara occidental, conforme au droit international", a souligné le diplomate sahraoui devant le Groupe d'études, présidé par le député Jean-Paul Lecoq.
Au cours de cette réunion consacrée aux développements récents de la situation au Sahara occidental et dans la région et au rôle de la France dans le conflit sahraoui, Mohamed Sidati a tenu à exprimer son "infinie gratitude" à M. Lecoq.
"Jean-Paul Lecoq s'est déployé sans compter à la tête du Groupe d'études sur le Sahara occidental pour donner un maximum de visibilité à une question de décolonisation limpide dont le parachèvement est toujours contrarié par le Royaume du Maroc", a-t-il dit dans ce contexte.
Et de poursuivre dans le même sens : le Maroc, qui occupe illégalement le territoire et fait subir répression et violences au peuple sahraoui, "est malheureusement soutenu par la France, et nous ne dirons jamais assez que n'eût été le rôle de l'Etat français, le conflit au Sahara occidental aurait cessé d'exister depuis longtemps".
L'intrusion d'Israël plongera la région dans l'incertitude
"Aujourd'hui, nous sommes en guerre ouverte, depuis la violation par les forces d'occupation marocaines du cessez-le-feu, le 13 novembre 2020. Guerre de plus en plus intense, où le Maroc ne lésine sur aucun moyen pour briser la résistance du peuple sahraoui", a encore souligné le membre du secrétariat national et représentant du Front Polisario en France.
Selon Sidati, l'occupant marocain "a recourt en cela à des moyens technologiques sophistiqués, appelant à la rescousse des experts qui appartiennent à des entités étrangères".
"Faisant feu de tout bois, le Maroc cible et vise désormais dans la région des populations civiles, qu'elles soient sahraouies, mauritaniennes ou algériennes, levant d'un cran l'escalade, la menace. Ainsi, l'intrusion d'un Etat comme Israël dans la région ne fera que sécréter la déstabilisation, l'insécurité, et entretenir la confrontation et l'incertitude", a mis en garde le responsable sahraoui.
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Et pour asseoir son occupation, "le Maroc fait régner la terreur et une répression inouïe à l'endroit des populations civiles sahraouies sans défense", a ajouté Sidati, citant le cas de la militante des droits de l'Homme Sultana Khaya et de sa famille.
"Le Maroc agit dans l'impunité. L'ONU, supposée garantir le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et avant tout protéger les populations sahraouies vulnérables, en danger, demeure malheureusement muette", a-t-il aussi déploré avant d'enchaîner: "Tout ceci laisse peu d'espoir dans la résolution pacifique d'un problème qui reste éminemment un problème de décolonisation".
Par ailleurs, le diplomate sahraoui a évoqué l'adoption par le Conseil de sécurité, le 29 octobre 2021, d'une résolution prorogeant le mandat de la mission des Nations unies pour le référendum sur l'autodétermination du peuple du Sahara occidental (MINURSO).
Il dira à ce sujet qu'il s'agit d'une résolution "édulcorée, qui évacue l'exigence d'inclure la protection et le suivi des droits de l'homme au Sahara occidental, réduit davantage la mission de la MINURSO, et complique la tâche de Staffan de Mistura", l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU.
Pour Sidati, la MINURSO "ne peut et ne doit en aucun cas s'écarter de sa mission originelle, qui consiste en la mise en œuvre du droit inaliénable à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental".
S'agissant du pourvoi du Conseil de l'UE contre les arrêts du Tribunal européen ayant annulé les accords commerciaux UE/Maroc qui incluaient illégalement la partie du Sahara occidental sous occupation marocaine, Mohamed Sidati estime qu'une telle démarche "est sans aucun doute à l'instigation du Maroc, mais aussi de l'Espagne et de la France, qui veulent que continue le pillage, il n'y a pas d'autre mot, des ressources naturelles du peuple sahraoui".
"Des pays européens et leurs représentants au Conseil montrent ainsi le peu de cas qu'ils font des décisions de leur propre justice. Et, encouragent le Maroc dans son entreprise coloniale, ils prolongent l'injustice vis-à-vis du peuple sahraoui", a-t-il regretté.
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Posté Le : 08/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz