Algérie

Sahara occidental : La démission de Köhler est "négative" pour le processus de règlement du conflit



L'ancien représentant personnel du SG de l'ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli, a affirmé mardi à Amiens que la démission de Horst Köhler est une "situation négative".
"La démission de Horst Köhler est une situation négative pour le processus du règlement du conflit du Sahara occidental. Il a évoqué un souci de santé, mais je pense qu'il n'a pas eu le soutien nécessaire", a-t-il déclaré dans son intervention au colloque international sur le Sahara occidental, organisé à Amiens par l'Université de Picardi" Jules-Verne.
Il a ajouté qu'on a le droit de poser la question : "A quoi sert de nommer un autre Envoyé personnel, sachant que le blocage au sein du Conseil de sécurité est toujours présent".
"Avec la venue de Donald Trump qui voulait régler tous les dossiers en suspens, de John Bolton qui a longuement travaillé avec Baker et la nomination de Köhler, il y avait un espoir", a-t-il dit, ajoutant qu'"on s'attendait à de nouvelles idées et initiatives pour débloquer la situation".
Pour lui, l'Envoyé personnel du SG de l'ONU, était "assez seul" voyant que le Conseil de sécurité n'allait dans le sens de sa vision du règlement du conflit, soutenant que la dernière résolution du Conseil de sécurité était "neutre".
Dans ce cadre, Francesco Bastagli a vivement critiqué les Nations unies qui "ne protègent pas et n'assistent pas le peuple du Sahara occidental, alors que la Charte de l'ONU stipule que les peuples des territoires non-autonomes ont droit à son assistance", soulignant qu'au sein du Conseil de sécurité, les Etats-Unis et la France "ne veulent pas toucher les intérêts du Maroc au Sahara occidental".
Pour lui, l'introduction de la realpolitik pour le règlement du conflit du Sahara occidental est une "chose absurde", en raison du fait que la question sahraouie est une cause "juste" qui a le droit international en sa faveur.
Sur un autre volet, l'avocat du Front Polisario, Gilles Devers, a dénoncé le double discours de l'Union européenne sur le dossier du Sahara occidental, appelant les Etats européens à "faire le ménage" chez eux.

Aucun Etat ne reconnaît la souveraineté marocaine
"Il faut faire le ménage chez nous en France. Aucun Etat dans le monde n'a admis la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Les Européens disent qu'ils ne se mêlent pas sur le dossier du Sahara occidental, mais chaque jour c'est l'inverse qui est pratiqué", a soutenu l'avocat qui a intervenu dans le panel consacré au rôle de l'UE sur le Sahara occidental.
"Nous devons tous respecter le droit sur cette question", a-t-il ajouté, soutenant qu'il a été mandaté par le Front Polisario, un mouvement de libération qui défend un peuple en souffrance, pour faire annuler l'application des accords UE/Maroc qui sont signés sans le consentement du peuple du Sahara occidental".
Il a réitéré sa volonté de "mettre à terre" tous ceux qui s'adonnent à du business dans les territoires occupés sur le dos du peuple sahraoui, sans son consentement, dont sa force est le droit international.
"Je reste profondément déçu du fait qu'il n'y a jamais eu un mot des Européens rendant hommage à un mouvement de libération qui respecte toujours le cessez-le-feu, soulignant que le double discours sur la question des droits de l'homme est "lamentable".
"Nous ferons des recours sur le manque de consentement du peuple du Sahara occidental dans les accords UE/Maroc. On va jusqu'à la victoire finale et on a la volonté de détruire toute activité économique qui se fait sans le consentement des Sahraouis", a-t-il indiqué.
Par ailleurs, l'assistance a eu droit à un témoignage émouvant d'un ancien détenu sahraoui, Omar Laaouissid, qui a raconté la torture qu'il avait subie durant ses arrestations et sa détention.
Détenus quatre fois, ce militant des droits l'homme dans les territoires occupés a précisé que chaque détention dont il a fait l'objet était accompagnée de tortures, évoquant également le cas des prisonniers politiques de Gdeim Izik. Ouled Olfa, l'avocate des prisonniers politiques de Gdeim Izik a intervenu dans ce sens pour évoquer leur situation "dramatique" et non application du droit international humanitaire, prévu par la Convention de Genève, citant les supplices et les tortures subies par ses clients que les autorités marocaines lui interdisent de les voir.
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