L'ONU a critiqué le Maroc pour avoir mis des entraves à sa Mission au Sahara occidental (MINURSO), au cours d'une séance du Conseil de sécurité consacrée à ce dossier. Dans un rapport au Conseil, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déploré que l'évolution des contraintes au fil des années empêche de plus en plus la MINURSO de s'acquitter de son mandat de manière crédible. Le rapport souligne notamment, sans autre précision, qu'il semble que la confidentialité des communications entre le quartier général de la MINURSO et New York ait été compromise au moins une fois. Ce QG est un ancien hôtel de Laayoune, dans une zone sous contrôle marocain. M. Ban regrette que la présence de la police marocaine à l'extérieur du complexe dissuade les visiteurs de se présenter à la MINURSO de leur propre chef. Il critique aussi l'obligation de faire porter aux véhicules de la MINURSO des plaques d'immatriculation diplomatiques marocaines (au lieu d'une immatriculation ONU) et le déploiement de drapeaux marocains autour du quartier général de la MINURSO (qui) créent une apparence qui soulève des doutes quant à la neutralité de l'ONU. Selon M. Ban, la MINURSO n'est pas en mesure d'exercer pleinement ses fonctions de surveillance, d'observation et de liaison liées au maintien de la paix ou d'endiguer, de sa propre autorité, l'érosion de ses capacités de mettre en oeuvre son mandat. Le secrétaire général recommande que le nombre d'observateurs militaires soit augmenté de 15 personnes, en plus des 228 existants, pour renforcer les capacités de surveillance. M. Ban demande au Conseil de l'aider à réaffirmer le rôle qu'il a confié à la mission. Le Conseil doit voter d'ici la fin du mois une résolution pour prolonger d'un an le mandat de la mission. Selon des diplomates, ce rapport est un des plus critiques des dernières années. Les accusations d'espionnage du QG de la MINURSO montrent notamment la frustration de l'ONU, souligne un diplomate du Conseil. Une version initiale du rapport a été modifiée à deux reprises par le secrétariat de l'ONU, suscitant une controverse. L'ambassadeur sud-africain Baso Sangqu a jugé ces changements très déplorables et a estimé que le rapport avait été édulcoré. Le représentant à l'ONU du Front Polisario Ahmed Boukhari a dénoncé un forcing mené conjointement par le Maroc et la France pour changer ou atténuer la portée de certains paragraphes. Un porte-parole de la mission française a rejeté ces accusations sans fondement. Le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole annexée en 1975 par le Maroc. A la suite d'une guérilla menée par le Front Polisario un cessez-le-feu est intervenu en 1991, que la MINURSO est chargée de surveiller. Depuis, les deux camps se rencontrent régulièrement sous l'égide de l'ONU mais ces pourparlers n'ont fait aucun progrès sur le fond. Rabat propose une large autonomie du Sahara occidental avec un gouvernement et un parlement locaux, sous sa souveraineté. Le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, rejette le plan marocain et réaffirme le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination via un référendum.
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Posté Le : 19/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Sefta L
Source : www.lemaghrebdz.com