Algérie

Sahara Occidental : l'échec



Il n'y aura pas de solution, dans l'immédiat, pour résoudre le vieux dossier de décolonisation au Sahara Occidental. C'est, en quelque sorte, la triste révélation qu'aura faite, durant son passage, lundi à Alger, l'envoyé personnel du SG de l'ONU, M. Peter Van Walsum. Après avoir discuté avec les officiels algériens, il a ainsi avoué son inaptitude ou son incapacité à faire avancer les choses. L'envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu au Sahara Occidental a souligné, à la fin de son escale algérienne, qu'il n'avait «pas encore de solution» à un conflit qui perdure depuis 33 ans. Impuissance d'un énième envoyé spécial pour le Sahara Occidental, à faire avancer les choses dans ce dossier ou, tout simplement, a-t-il délibérément préféré invoquer un état de fait qui serait indépendant de l'organisation des Nations unies, tout en se refusant de montrer du doigt la partie qui bloque toute avancée significative pour un règlement négocié et sur la base des résolutions onusiennes de cette question. On serait, ainsi, amené à se demander si M. Walsum, après les autres représentants du SG de l'ONU, notamment M. James Baker, ne s'est pas résolu à faire du tourisme dans le Maghreb occidental, au lieu de faire pression sur la partie à l'origine de l'éclatement de la question sahraouie. L'envoyé personnel de M. Ban Ki Moon devrait diriger, au mois prochain à New York, le 4e round des négociations directes entre le Polisario et le Maroc. Et, avant cette autre rencontre entre les deux parties au conflit il a, tout simplement, avoué à Alger que: «je n'ai pas encore trouvé de solution». Le «but principal de ma tournée est d'écouter les idées des uns et des autres sur la façon de rendre les négociations plus substantielles», a-t-il déclaré à l'issue d'une réunion avec une délégation algérienne conduite par le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci. Il a, en fait, tenté de forcer la main aux Algériens pour une médiation dans ce conflit, alors qu'Alger n'a jamais été partie prenante ni de près, ni de loin dans cette question. M. Walsum le sait très bien, alors pourquoi ces aller-retour inutiles dans certains pays de la région, alors qu'il aurait pu concentrer ses efforts sur les moyens à mettre en oeuvre pour accélérer la tenue d'un référendum d'autodétermination qui ouvrirait la voie à un règlement pacifique de ce dossier? En a-t-il les moyens ou le pouvoir de le faire, lorsqu'à Washington et Paris on s'est enthousiasmé sur le plan d'autonomie marocain qui, en l'espèce, ferme définitivement la porte à une solution négociée et spolie, dès lors, tout un peuple de son droit à se prononcer sur son avenir? Le prochain round des négociations de Manhasset approche et le représentant personnel du SG de l'ONU ne trouve autre chose à dire qu'il n'a pas de solution immédiate pour régler cette question. Est-ce à dire qu'il prépare déjà son rapport qui devrait entériner son échec à faire poursuivre le processus de discussions directes entre les deux parties au conflit? Autre question: y aura-t-il autant d'envoyés personnels que de secrétaires généraux de l'ONU qui se succéderont jusqu'à la nuit des temps, sans que personne, au sein du Conseil de sécurité, n'ait le courage ou la volonté de faire respecter la légalité internationale et dire, tout haut, qui est l'occupant et qui est spolié dans cette affaire? Car en oubliant de faire appliquer ses résolutions, le Conseil de sécurité et le SG de l'ONU se font complices de la fuite en avant du Maroc qui refuse de se soumettre au droit international.


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