Algérie

Sahara occidental: l'Afrique du Sud souligne l'urgence de relancer le processus politique



Le Représentant permanent de l'Afrique du Sud auprès des Nations unies, l'ambassadeur Jerry Matjila, a souligné lundi l'urgence de relancer les négociations politiques entre les parties au conflit au Sahara occidental et la nécessité de "préparer les conditions pour un nouveau cessez-le-feu", après la violation par le Maroc de celui de 1991."L'Afrique du Sud attend avec intérêt la nomination d'un nouvel envoyé personnel du secrétaire général" pour le Sahara occidental, poste vacant depuis plus d'un an, "pour appuyer les négociations des parties (Maroc/Front Polisario) et relancer le processus politique", a déclaré M. Matjila à l'issue des consultations lundi soir, du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Sahara occidental.
Les deux parties en tant qu'Etats membres de l'UA, a-t-il poursuivi, "doivent préparer les conditions pour un nouveau cessez-le-feu, en étroite coordination avec le Conseil de paix et de sécurité de l'UA, conformément à toutes les dispositions pertinentes de son protocole, pour parvenir à une solution juste et durable du conflit" au Sahara occidental occupé depuis 1975.
Cependant, a-t-il déploré "nous tenons à réaffirmer qu'en l'absence d'un nouvel émissaire onusien, le Conseil et la communauté internationale devraient envisager toutes les méthodes alternatives et pacifiques pour faire avancer la voie politique".
"Au cours des 45 années que le Conseil a été saisi de la question du Sahara occidental, peu de progrès ont été accomplis dans le processus de négociation pour rechercher une solution définitive au conflit", a-t-il en outre regretté.
L'ambassadeur sud-africain a, à cet égard, pressé le prochain envoyé personnel de Guterres d'"agir rapidement pour faire avancer le processus politique et le faire passer à sa prochaine étape où il y a des négociations directes de fond entre les deux parties" au conflit, rappelant que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le Royaume du Maroc "sont tous deux membres de l'Union africaine et sont liés par ses décisions".
Saisissant cette réunion, organisée à la demande de l'Allemagne, M. Matjila a réaffirmé que son pays "reste pleinement attachée aux efforts déployés pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui permettra l'autodétermination du peuple du Sahara occidental et la réalisation de leurs libertés fondamentales et leurs droits de l'Homme".
Il a aussi réitéré, par la même occasion, la position de l'Afrique du Sud, telle qu'elle a été exprimée la semaine dernière lors de la commémoration du 60e anniversaire de la résolution 1514 de l'Assemblée générale sur la Déclaration portant l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, une question liée, a-t-il dit, "à l'autodétermination et à la décolonisation".
A propos de la récente décision du président américain sortant Donald Trump de reconnaitre la "prétendue" souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, l'Ambassadeur a estimé que "toute reconnaissance du Sahara occidental comme faisant partie du Maroc équivaut à reconnaître l'illégalité car une telle reconnaissance est incompatible avec le droit international".
Dans le même contexte, le diplomate sud-africain a appelé à "ignorer les décisions contraires aux décisions collectives multilatérales" car, a-t-il soutenu, "elles constituent une violation de toutes les résolutions de l'ONU ainsi que de l'Union africaine, y compris son Acte constitutif et ses décisions".
Et enfin, l'Afrique du Sud "continuera à travailler avec tous les pays partageant les mêmes idées et ainsi qu'avec la communauté internationale pour appuyer les efforts internationaux visant à soutenir le peuple sahraoui et sa quête pour parvenir à la liberté fondamentale, l'égalité, la justice et la dignité, conformément à toutes les résolutions pertinentes de l'ONU et au droit international", a-t-il conclu.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu lundi des consultations sur les récents développements au Sahara occidental, et a été informé par le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Collin Stewart et la Sous-secrétaire générale pour l'Afrique (ASG) Mme Bintou Keita.
La réunion du Conseil est intervenue à la lumière de la reprise des affrontements entre les deux parties au conflit, après que les forces militaires marocaines ont rompu le cessez-le-feu le 13 novembre dernier en agressant des manifestants sahraouis dans la zone tampon d'El-Guerguerat, au sud-ouest du Sahara occidental.
Elle est survenue également dans le sillage de la démarche de Trump, vivement dénoncée à travers le monde sur fond d'appels au président élu Joe Biden de l'"annuler".


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