Algérie

Sahara Occidental : Carnage à El-Ayoun



Sahara Occidental : Carnage à El-Ayoun
Une vague de répression sans précédent s'abat sur El-Ayoun, Dakhla et Bojador, les principales villes du Sahara Occidental occupé. Elle est pire que celle qui a suivi  l'intifada  pacifique du  21 mai 2005, pour revendiquer la tenue d'un référendum d'autodétermination, la libération des prisonniers d'opinion et l'éclaircissement sur le sort des 500 disparus qui a défrayé la chronique internationale. Le président Mohamed Abdelaziz estime que l'actuelle escalade militaire marocaine contre les Sahraouis pourrait déboucher sur «un nouveau crime contre l'humanité».Ban Ki-moon, le Secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, son envoyé spécial de la région, les Quinze du Conseil de sécurité ont été informés pour qu'ils ne disent pas demain qu'ils ne savaient pas.Accompagnés par des gendarmes et des policiers, les militaires du Royaume alaouite ont attaqué, hier  matin à  l'aube, le camp de Gdem Izik (à 12km à  l'est de la ville occupée El-Ayoun).Après l'encerclement du camp, la coupure du réseau de téléphonie mobile GSM coupé,  la privation des habitants en eau, en nourriture et médicaments et l'expulsion des parlementaires et de journalistes européens pour ne pas avoir de témoins «gênants», ils ont brûlé hier les tentes où habitent plus de 26.000 citoyens sahraouis depuis le 9 octobre dernier pour protester pacifiquement contre la discrimination persistante et la détérioration de leurs  conditions socio-économiques et exprimer leur désir d'une solution définitive au Sahara occidental, dans le cadre de la légalité internationale. Selon Mohamed Salem Ould Salek, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, cité par l'APS, les Marocains «se sont livrés à  une violence inouïe, en utilisant des hélicoptères pour larguer des bombes lacrymogènes et des canons à  eau contre les citoyens sahraouis sans défense».  Surpris dans leur sommeil et/ou asphyxiés par les gaz, des femmes, des enfants et des vieillards ont été blessés, rapporte SPS, l'agence sahraouie qui cite Ahmed Moussaoui, un défenseur des droits de l'Homme. Le Front Polisario fait état de «centaines de blessés » dans ces affrontements dans le Camp de Gdeim Izizk et les quartiers d'El-Ayoun. Certains par balles réelles. D'autres en  caoutchouc. «Les hôpitaux sont pleins», déclare Ould Salek.«Le Maroc vient de commettre une aberration après le discours du roi Mohamed VI dans lequel il a fait montre - à  un jour de la tenue du 3e round des réunions préliminaires près de New York pour la préparation du 5e round de négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc - d'une agressivité et d'une obstination sans égales», déclare le patron de la diplomatie sahraouie, appelant les Nations unies à  «intervenir rapidement pour empêcher le Maroc de commettre le massacre». Ould Salek qui a condamné la «sauvagerie et la barbarie commises par les forces marocaines contre les citoyens sahraouis» fait endosser à  Rabat qui veut imposer son fait accompli colonial au Sahara «la responsabilité et les conséquences de ce qui arrivera à  la population d'El-Ayoun et du camp». «Nous sommes confrontés au régime de Mohamed VI qui est différent de celui de Hassan II qui était enclin à  la paix, lors de la signature du plan de règlement onusien en 1991 portant organisation d'un référendum au Sahara occidental, après 17 ans de guerre sanglante qui a coûté aux deux parties d'importantes pertes et des milliers d'orphelins et de veuves», dit-il estimant que «le régime de Mohamed VI ne peut pas àªtre un «partenaire dans le processus de paix» à  cause de «son entêtement et du non-respect des engagements de son pays, pris sous l'égide de l'ONU». Pis, dans le  discours qu'il a prononcé à  l'occasion du 35e anniversaire de la «marche verte», il a quasiment donné son «feu vert» à  sa soldatesque pour tuer au Sahara occidental. Le Polisario qui a dénoncé l'arrestation d'Ennema Asfari, le co-président du Comité pour le respect des libertés et des droits de l'Homme au Sahara occidental, demande pour la énième fois au Conseil de sécurité  de mettre un terme aux actes barbares que commet le Maroc au vu et au su de la Minurso, mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental contre des civils dont le seul péché est la réclamation pacifique de leurs «droits». Au Sahara occidental occupé, Mohamed VI tue.


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