Algérie

Sahara-occidental



L?envoyé spécial de l?ONU chez Mohamed Abdelaziz Peter Van Melsum est depuis hier à Alger. Le tout nouveau représentant personnel du Secrétaire général de l?ONU en charge du dossier du Sahara-Occidental a poursuivi hier sa première tournée maghrébine, consacrant ses premières étapes aux deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, avant de se rendre dans ce que l?ONU elle-même appelle les pays voisins (l?Algérie et la Mauritanie) une manière fort diplomatique pour restreindre le jeu politique auquel, le Maroc, aidé par certaines puissances, entend recourir comme il le fait bien souvent à chaque échéance diplomatique. Le ministre marocain de l?Information s?est laissé aller jeudi dans la capitale française à une nouvelle tentative en ce sens, mais une nouvelle fois sans succès. C?est ainsi qu?après avoir été reçu jeudi par le souverain marocain, le diplomate hollandais se trouvait vendredi dernier dans les camps de réfugiés sahraouis où il s?est entretenu avec le président Mohamed Abdelaziz. Peter Van Walsum, successeur de James Baker auteur du plan qui porte d?ailleurs son nom, et qui a quitté ce poste en juin 2003, y a effectué une visite de 24 heures, précisait hier l?agence de presse sahraouie (SPS), une précision peut être utile, mais sans plus, car elle ne renseigne pas sur la teneur des entretiens entre les deux parties. La même discrétion a été observée lors de l?étape marocaine. Toutefois, apprend-on de même source, le président Abdelaziz a souligné lors de son entretien avec Van Walsun que le rejet par le Maroc « du principe même de l?autodétermination est une position dangereuse créant un climat de tension dans la région ». Le président Abdelaziz a, notamment, exprimé sa préoccupation devant « cette intransigeance marocaine face à laquelle il a plaidé pour une mesure internationale ferme de coercition », ajoute la même source. Il a, en outre, déploré que l?initiative humanitaire du Polisario de libérer les derniers prisonniers de guerre marocains n?a pas eu d?écho favorable auprès des autorités marocaines, qui ont, a-t-il souligné, « radicalisé la répression des manifestations pacifiques et multiplié les enlèvements, les emprisonnements abusifs en plus de leur refus de faire la lumière sur le sort de 151 prisonniers de guerre sahraouis et plus de 500 civils disparus ». M. Abdelaziz a également relevé que la question des réfugiés sahraouis se pose avec acuité après trente années d?attente « dans des conditions difficiles, privés de leur famille par un mur militaire qui entrave le programme de l?ONU d?échange de visites entre les réfugiés et leurs parents », ajoute la même source. Le président sahraoui a, par ailleurs, indiqué que le Maroc a de nouveau violé le cessez-le-feu en vigueur depuis 1991 par « une action inhumaine et cruelle en se débarrassant des émigrés clandestins en dehors du mur de défense en direction des territoires sahraouis libérés dans le désert, exposant ainsi leur vie à la mort à tout moment ». On ignore quelle a été la réponse du représentant onusien. Arrivé hier à Alger, Peter Van Walsum a observé la même discrétion. « C?est ma première visite en Algérie », s?est-il contenté de dire à son arrivée à l?aéroport international Houari Boumediène, où il a été accueilli par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Serait-ce alors une nouvelle tournée exploratoire, comme il y en a eu par le passé, ou s?agit-il de poursuivre le travail déjà accompli ? Il est difficile de croire en une simple prise de contacts. De premières conclusions en seront certainement données lors de la prochaine réunion régulière du Conseil de sécurité sur le conflit du Sahara-Occidental qui intervient à chaque fin de mandat de la Mission des Nations unies chargée de l?organisation du référendum au Sahara-Occidental (Minurso), le rendez-vous en question étant prévu fin octobre.


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