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Le Front Polisario a appelé mercredi le Conseil de sécurité à relancer le processus de paix au Sahara occidental, en affirmant que ''la diplomatie du silence'' a conduit à l'échec de l'organe Onusien à prévenir les conflits dans les territoires occupés.Dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité, Volodymyr Yelchenko, le Front Polisario a indiqué que la réunion de mercredi sur le Sahara occidental ''constitue aujourd'hui plus que jamais l'occasion pour le Conseil de prendre des mesures pour relancer le processus de paix après la crise provoquée par le Maroc''. ''Les faits démontrent que la diplomatie du silence, fondée et inspirée par les man?uvres de la puissance occupante, a échoué et a conduit à l'échec du Conseil de sécurité en matière de prévention des conflits au Sahara occidental'', a ajouté Ahmed Boukhari le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU. Il a affirmé qu'il incombait au Conseil de sécurité de donner un signal de confiance à la communauté internationale sur le règlement de la question sahraouie. Rappelant la résolution 2285 de 2016 qui souligne la nécessité pour les deux parties du conflit de s'engager dans un cinquième round des négociations, M. Boukhari a regretté qu'aucune mesure n'ait été prise dans ce sens malgré la volonté exprimée par la partie sahraouie de coopérer avec l'émissaire de l'ONU, Christopher Ross. ''Cette dangereuse impasse dans le processus politique menace la stabilité régionale dans un continent confronté à un certain nombre de conflits fragiles'', a-t-il mis en garde. Une année après l'adoption de cette résolution, le personnel de la MINURSO expulsé par le Maroc n'est toujours pas autorisé à retourner aux territoires occupés, a signalé M. Boukhari en indiquant que le rétablissement progressif des activités de cette mission de l'ONU, promis par le Maroc, n'était qu'une ''illusion trompeuse''. Le représentant du Front Polisario a fait remarquer à ce propos que la situation tendue à El Gargarat ''était le résultat de l'accumulation de plusieurs événements dangereux que le secrétariat général de l'ONU et le Conseil de sécurité auraient pu aborder de manière efficace''. ''L'expulsion du personnel de la Minurso, la persistance de l'obstruction de la mission de l'envoyé personnel du SG de l'ONU et le silence du Conseil'', ont encouragé le Maroc à violer l'accord sur le cessez-le feu pour construire une route traversant les territoires sous contrôle du Front Polisario, a-t-il noté. Contrairement à la propagande répandue par le Maroc que la construction de la route a pour objectif de mettre fin au trafic illicite de toute sorte, des saisies de quantités importantes de drogue en provenance du ''mur de la honte'' ont été opérées par les forces du Front Polisario en présence des équipes de la MINURSO, a ajouté le Front Polisario.''C'est un crime qu'il est impossible de commettre sans la complicité et l'appui des commandants militaires marocains'', a-t-il indiqué. ''Il y a lieu de se demander d'où vient ce trafic de toute sorte'', s'est -t-il interrogé. Abordant la décision de la Cour de justice de l'Union Européenne du 21 décembre dernier qui a explicitement reconnu que le Sahara Occidental ne fait pas partie du Maroc, M. Boukhari a précisé qu'elle offrait au Conseil de sécurité une nouvelle opportunité pour prendre les mesures nécessaires afin de protéger le droit de souveraineté permanente du peuple sahraoui sur ses ressources naturelles. Le représentant du Front Polisario a, par ailleurs, soutenu que l'adhésion du Maroc à l'Union Africaine, en ratifiant l'acte constitutif de l'UA qui consacre le respect du principe de l'intangibilité des frontières, devrait aider à établir une coopération plus étroite entre l'ONU et l'Union africaine en vue d'une solution juste et équitable à la question sahraouie.Des préoccupations à propos du Conseil de sécuritéD'autre part, le Secrétariat national du Front Polisario a exprimé sa préoccupation quant à l'"inertie" du Conseil de sécurité de l'ONU face à "la violation par Rabat" de la légalité internationale, appelant le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à poursuivre le processus de décolonisation au Sahara Occidental. Dans un communiqué sanctionnant les travaux de la 4e réunion du secrétariat national du Front Polisario tenue lundi, sous la présidence de Brahim Ghali, président sahraoui et SG du Front Polisario, le Front Polisario s'est dit préoccupé par "l'inertie du Conseil de sécurité face aux violations marocaines répétées de la Légalité internationale". Il a cité, dans ce sens, les entraves au processus d'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, l'arrêt du processus de négociations, le rejet de tout contrôle des droits de l'homme et l'expulsion de la composante administrative et politique de la MINURSO, outre la violation du cessez-le-feu dans la région d'El Guergarate. Le Secrétariat général du Front Polisario a imputé au Maroc la responsabilité de cette situation et ses retombées, adressant "un appel pressant" au Secrétaire général de l'ONU pour poursuivre le processus de décolonisation au Sahara Occidental. Il a lancé, en outre, un appel "à l'Espagne pour jouer pleinement son rôle dans le parachèvement du processus de décolonisation dans le cadre de la Légalité internationale", et ce au regard à "sa responsabilité juridique, historique et morale à l'égard du peuple sahraoui". Le Secrétariat national a également appelé la France "à contribuer positivement à un règlement juste et définitif au lieu d'entraver les efforts de l'ONU et d'encourager le Maroc dans son intransigeance".La partie sahraouie prête à négocierLe Front Polisario a fait part de "la disponibilité de la partie sahraouie à poursuivre la coopération et ses actions avec l'ONU et la communauté internationale pour préserver les chances pacifiques possibles sur la base de la justice et la loi, faisant part de la disponibilité de la RASD à négocier avec son voisin en tant que membres de l'UA pour instaurer la paix dans le respect de leur intégrité territoriale, et en tournant la page de la guerre en faveur du progrès des peuples de la région, du continent et de la préservation de la sécurité et de la paix internationales". "Le Maroc est appelé à mettre un terme à l'occupation des territoires de la RASD, conformément à l'Acte constitutif de l'UA", a rappelé le Secrétariat national du Front Polisario. Il s'agit entre autres de se conformer à l'article 4 qui astreint tous les pays membres à respecter les frontières établies à l'indépendance et reconnues au niveau international, notamment après l'adhésion du Maroc à l'UA, son renoncement à la condition qui l'a amené à se retirer en 1984 de l'Organisation de l'Unité africaine (ex-OUA) (le Maroc avait conditionné son retour à l'OUA par le retrait de la RASD) et l'adoption de l'acte constitutif de l'UA sans aucune réserve, a-t-il dit. L'UA, qui prône l'affranchissement de l'Afrique de toute forme de colonialisme et de discrimination, "ne se laissera pas duper par les intentions malveillantes de l'occupant marocain et ses pratiques visant à se soustraire à ses engagements et à semer la division et la discorde au sein de l'organisation continentale", a ajouté le communiqué.Appel à tenir compte de la situation humanitaire des réfugiésLe Secrétariat national du Front Polisario a appelé les donateurs à tenir compte de la situation humanitaire des réfugiés sahraouis et de leurs besoins croissants en matière d'alimentation et d'?uvres sociales. A cet effet, il a exprimé sa gratitude aux organisations internationales, gouvernements, parlements, forces politiques et sociétales pour leurs positions soutenant la lutte légitime du peuple sahraoui pour son autodétermination et son indépendance, à travers le processus de décolonisation de la dernière colonie d'Afrique. Dans ce contexte, il a salué "la position courageuse du groupe de Gdeim Izik, qui a plaidé le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance devant le tribunal marocain arbitraire. Il a salué également "l'action militante continue dans les territoires occupés, au sud du Maroc et au niveau des universités dans le cadre de la lutte pacifique historique, ainsi que l'élan de solidarité avec le groupe de Gdeim Izik".


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