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Sahara Occidental



Sahara Occidental
La «marocanisation» du Sahara occidental est devenue «une politique officielle» du Maroc qui a procédé au transfert de sa propre population civile dans les territoires sahraouis occupés en violation de la Convention de Genève relative à la protection des personnes en temps de guerre, affirme une nouvelle étude américaine.Dans une recherche intitulée «Instabilité : étude mondiale des colonies dans les territoires occupés», l'auteur Eugène Kontorovich de la faculté de droit Northwestern University relève que le Maroc «s'est engagé dans un des plus grands projets de colonisation dans le monde». «Depuis l'invasion des territoires sahraouis en 1976, la marocanisation du Sahara occidental est devenue une politique officielle publique du Maroc», note l'universitaire, dans cette étude, présentée par le Washington Post.L'ouvrage, qui consacre un chapitre entier à la colonisation du Sahara occidental, fournit un examen exhaustif de l'application de l'article 49 de la 4e Convention de Genève qui prévoit qu'une puissance occupante ne pourra procéder à la déportation ou au transfert d'une partie de sa propre population civile dans le territoire occupé. En dépit de cette interdiction imposée par les traités internationaux, le Maroc a poursuivi, ces trente dernières années, le peuplement du Sahara occidental, une politique qui va fausser les résultats d'un futur référendum d'autodétermination au Sahara occidental, avertit cette universitaire.Au cours des quelques mois qui ont précédé la date du référendum qui devait se tenir en 1991, le Maroc, qui se préparait au bourrage des urnes, a envoyé 170 000 Marocains dans les territoires sahraouis, souligne Kontorovitch. L'étude s'appuie sur des chiffres des différents recensements de populations effectués dans le Sahara occidental, y compris ceux menés par les autorités marocaines qui ont sous-estimé le nombre des Sahraouis vivant dans ces territoires, affirme encore cet universitaire.Durant les 30 dernières années, le gouvernement marocain a dépensé près de 2,4 milliards de dollars dans la construction d'infrastructures de base au Sahara occidental, en offrant des salaires deux fois plus élevés que ceux établis au Maroc «pour inciter les colons marocains à s'installer» dans ces colonies. Les emplois dans les industries lucratives d'extraction, contrôlées par l'Etat, sont réservés aux colons marocains qui détiennent également des participations dans les sociétés gérant l'industrie de la pêche, note Kontorovitch.Le gouvernement marocain propose également des logements gratuits, d'importantes subventions sur les produits de base et une exemption élargie des taxes à ces colons. «Le programme de colonisation du Sahara occidental par le Maroc est l'un des plus longs et des plus ambitieux» constatés jusqu'ici. «Il a impliqué le transfert de centaines de milliers de colons à travers un vaste désert en les aidant à s'implanter dans un environnement difficile et hostile», a-t-il dit.Pour autant, le Maroc n'a jamais été accusé d'avoir violé l'article 49 de la 4e Convention de Genève, relève encore l'auteur, qui juge le programme de colonisation du Sahara «incompatible» avec le droit et les traités internationaux. Kontorovich revient, dans cet ouvrage de 67 pages, sur l'interprétation de cet article par la communauté internationale, en expliquant que ses dispositions restent ambiguës et n'ont pas été appliquées dans toutes les situations coloniales. L'ouvrage en question donne un aperçu de la situation des colonies dans le monde qui, jusqu'ici, n'a pas été suffisamment documentée, selon l'auteur.


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