Algérie

Sahara occidental



Zapatero veut jouer au médiateur Lors d’une récente conférence donnée à Madrid, le premier ministre espagnol, José Luis Rodrigo Zapatero, s’est dit prêt pour une médiation entre Alger et Rabat. Une déclaration qui, sous ses apparences généreuses, risque de ne pas être du goût d’Alger... Le président du gouvernement espagnol a déclaré qu’il souhaitait parvenir à cette médiation afin de rapprocher les points de vue entre l’Algérie et le Maroc sur le Sahara occidental. Cette conférence a été donnée au Musée Prado à Madrid, et organisée par l’institut espagnol des études stratégiques, Real Instituto Elcano, lequel contribue par ses études et recherches dans la décision en matière de politique étrangère espagnole. Une conférence à laquelle étaient présentes de nombreuses personnalités, dont l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan.Le premier ministre espagnol a affirmé vouloir donner une importance particulière à ces deux pays, l’Algérie et le Maroc, et qu’il comptait impulser avec eux de plus fortes relations économiques et commerciales. Ces déclarations ont étonné de nombreux observateurs, notamment parce que les relations de l’Espagne avec ses deux proches voisins maghrébins sont historiquement au plus bas. En effet, les relations politiques avec Alger ont été refroidies par des obstacles dans les relations commerciales, notamment avec les déboires de Sonatrach que les autorités espagnoles gênent dans son entrée dans le marché gazier local. Avec le Maroc, les relations diplomatiques ont été proches de la rupture depuis la visite du roi Juan Carlos, l’an dernier, aux enclaves de Ceuta et Melilla. Ce qui n’empêche pas José Luis Zapatero de voir, en son souhait d’une médiation, une voie idéale pour rénover la politique arabe de l’Espagne, selon les propos tenus lors de sa conférence. Pour ce qui concerne l’Algérie, il s’est prononcé en faveur de la reconduction des contrats de Gassi Touil en faveur de Repsol et Gas Natural (résilié par Sonatrach) et s’est dit non opposé à une hausse par l’Algérie de ses tarifs gaziers. Cette approche, nouvelle, est vue par les observateurs comme une tentative par Madrid de garder ses liens forts avec l’Algérie et le Maroc, face à un net rapprochement opéré par la France, surtout depuis la dynamique créée par Nicolas Sarkozy avec son projet de l’Union pour la Méditerranée. Mais ce qui risque de ne pas être apprécié par les autorités algériennes, c’est l’objet même de cette médiation que se propose d’initier le chef du gouvernement espagnol. En se proposant de rapprocher les points de vue d’Alger et de Rabat, il se met visiblement en porte-à-faux par rapport à la position, de toujours, de l’Algérie qui considère que le conflit sur le Sahara occidental oppose plutôt la république sahraouie (RASD) au Maroc. En revanche, Rabat a toujours nié l’existence même du Front Polisario et considéré que le conflit l’oppose plutôt à l’Algérie. C’est dire que si les intentions du premier ministre espagnol sont bien nobles, son analyse partage beaucoup de points avec la position marocaine. Pas de quoi réchauffer les relations avec l’Algérie... Amine B.


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