Algérie

Sahara : L'AGIRE met le cap sur les secteurs agricole et pétrolier


Avec ses 4,1 millions d'habitants dispatchés sur 14 wilayas, le Sahara septentrional s'étend sur une superficie de 1 096 000 km² et regroupe deux principales nappes d'eaux profondes que sont le Complexe terminal (CT) avec 380 000 km² et le Continental intercalaire (CI) sur 716 000 km2 constituant des réserves importantes mais non renouvelables dont les potentialités exploitables sont actuellement estimées à 5 milliards de m3/an selon les données de l'AGIRE.Plusieurs contraintes d'exploitation sont posées, d'une part, les hautes températures allant de 40 à 50°C, les hautes pressions passant de 10 à 24 bars en tête de forage, mais aussi la salinité élevée qui restent les principales préoccupations de santé publique dans ces régions. A ces problèmes techniques s'adjoint le sujet d'actualité, à savoir le gaspillage de l'eau essentiellement par l'agriculture intensive et non raisonnée de par la multiplication des surfaces agricoles et l'usage peu courant des systèmes d'économie d'eau.
Dans cette région qui compte notamment Biskra et El Oued, zones agricoles par excellence et où le tarissement des nappes se fait ressentir au niveau des exploitations, le prélèvement agricole est estimé à 2445,04 (hm3/an) pour un nombre de forages exploités de l'ordre de 16 579. Le prélèvement pour l'adduction en eau potable vient en seconde position avec 445 (hm3/an) pour un total de 1384 forages. Le secteur industriel enregistre quant à lui 86.8 (hm3/an) avec un nombre de forages de 882.
D'où la multiplication des actions de sensibilisation à triple front pour préserver ce patrimoine fragile qui nécessite une gestion rationnelle pour sa durabilité tout en maintenant le cap sur les projets d'envergure visant la sécurité alimentaire du pays et la dotation en eau potable de qualité.
En plus de la salinisation, l'exploitation des nappes du Sud se trouve aujourd'hui confrontée à de nombreux risques tels que la réduction de l'artésianisme et la baisse de niveau piézométrique, mais aussi le tarissement des foggaras dans le sud-ouest et la remontée des eaux des nappes phréatiques dans les oasis du nord du Sahara, témoins d'un déséquilibre écologique notoire.
Agir de concert
Et c'est dans ce sens que l'AGIRE a entrepris un dialogue multi-acteurs visant la promotion de solutions solidaires et concertées dans le cadre du contrat de nappe présenté comme une réponse adaptée aux problèmes quantitatifs et qualitatifs de la ressource en eau fixant des objectifs et résultats à atteindre, un programme d'action à mettre en ?uvre et des modalités de communication et de suivi ainsi qu'un engagement des parties dans le cadre d'un comité de pilotage.
Aussi, pour pallier le stress hydrique des zones phoenicicoles de la wilaya de Biskra, des mesures de collecte des eaux de surface a été préconisée, et une rencontre de concertation organisée fin 2016 à Biskra a même mis en exergue la nécessité de la généralisation de l'usage des plantes filtrantes en milieu urbain et agricole afin d'assurer un passage progressif à la réutilisation des eaux épurées et l'encouragement de l'usage des eaux usées épurées comme alternative aux eaux souterraines après une large campagne de vulgarisation et d'initiation des agriculteurs.
Dans le secteur pétrolier, une rencontre organisée à In Amenas, en décembre, a mis en relief de nouvelles mesures pour assurer un meilleur avenir de la gestion de l'eau dans les zones pétrolières avec des approches innovantes, notamment en recensant les sites de rejets d'effluents industriels et établir un support cartographique des zones à risque de pollution notamment les bourbiers pétroliers et la mise en place de systèmes de recyclage des eaux en encourageant les entreprises contribuant à la protection de l'environnement tout en mettant en place un système de comptage et de contrôle des niveaux d'eau des nappes exploitées par des relevés périodiques au niveau des forages via les sondes électriques et la pression des forages jaillissants.
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