Algérie

Saga familiale d'un professeur de chirurgie


Le livre volumineux et magnifique que vient de publier le professeur Mustapha Maâoui, intitulé: «Eclats de vie, mémoires synaptiques», est une véritable saga dont le lecteur ne peut aucunement se lasser. Bien au contraire, tout au long des 476 pages qui composent ce livre, qui vient de paraître aux Editions Casbah d'Alger, le lecteur est envoûté par un récit aux allures autobiographiques, des plus captivants. Il s'agit du genre de livres qu'on lit quand on veut vraiment voyager dans le temps et dans l'âme humaine.L'auteur, Mustapha Maâoui, professeur de chirurgie à l'hôpital «Bachir Mentouri» de Kouba, réussit une prouesse en matière d'écriture car il offre au lecteur à découvrir et redécouvrir l'Algérie profonde sous tous ses aspects et à travers plusieurs générations. Comme l'écrit le célèbre et grand romancier Rachid Boudjedra dans la préface de ce livre, dans l'ouvrage de Mustapha Maâoui, on découvre une Algérie telle qu'en elle-même, «à la fois agaçante et fascinante, réelle et irréelle, réussie et ratée, mais l'Algérie en chair et en sang».
Une autobiographie, mais pas seulement
Le livre de Mustapha Maâoui est une saga familiale écrite par un érudit qui maîtrise son écriture. Une saga qui remonte à 1830, date où l'Algérie fut occupée par la France.
Le récit se poursuit jusqu'à nos jours. Le livre est une autobiographie, mais pas seulement. Car en se racontant, en parlant de ses parents, l'auteur parle aussi de l'Algérie de plusieurs époques si différentes les unes des autres. Il décrit le peuple algérien avec toutes les vicissitudes et toutes les épreuves auxquelles il n'a eu de cesse de faire face. Dans sa préface, Rachid Boudjedra ne tarit pas d'éloges en faveur du livre de Mustapha Maâoui. Il met en avant les qualités indéniables de ce récit. Rachid Boudjedra écrit: «À travers cette saga qui voit défiler l'Histoire nationale à la fois douloureuse et sarcastique et la lucidité du destin d'un enfant qui regarde et observe avec une pertinence assidue les adultes, puis devient adulte, fait des études brillantes et devient un professeur de chirurgie, il n'y a pas de fausse pudeur chez Mustapha Maâoui, mais une envie de vie vorace et féroce». Il s'agit, ajoute Boudjedra, de toute une vie minutieusement fouillée et farfouillée, «avec ses eaux stagnantes et sales et avec son breuvage succulent de la vie qui bouge, qui recule, qui avance et qui assume son bonheur, grâce à cet amour irrésistible pour le pays natal, avec ses heurts et ses malheurs et cette vision optimiste d'un avenir meilleur que le passé quelque peu raté». Ce qui étonne à la lecture de ce récit romancé, ajoute Boudjedra, c'est ce fourmillement de fragments de la vie vraie et ordinaire qui s'entassent les uns au-dessus des autres pour former un sort et forger un destin. «Toute cette relation picaresque d'une famille et d'un pays s'organise autour d'une écriture magnifique, érudite et fignolée», conclut Rachid Boudjedra.
«La vie ressemble à un conte, ce qui importe, ce n'est pas sa longueur, mais sa valeur», c'est par cette citation du philosophe de la sagesse Sénèque, que Mustapha Maâoui entame son récit bouleversant et passionnant, par la description d'une matinée d'un certain mois de juin de l'année... 1900 dans l'Est algérien.
Un très long et agréable voyage
L'auteur, en dépit du fait qu'il s'agit d'une époque très lointaine, met le lecteur dans le bain avec une description des plus minutieuses de l'ambiance qui caractérise cette première scène du livre. Le livre est un très long et agréable voyage. Ennuyeux à cause de la longueur' Aucunement. Bien au contraire et heureusement que l'auteur a fait le choix d'écrire un long récit. Si ce dernier était court, le lecteur serait resté incontestablement sur sa faim. Il aurait eu sans doute un goût d'inachevé tant on lit ce livre avec une réelle délectation et chaque page, chaque nouveau chapitre est un délice pour l'esprit, pour la mémoire et pour l'intelligence du lecteur qui sera sollicitée continuellement. Mustapha Maâoui a aussi agrémenté son récit avec des dizaines de citations d'une grande profondeur philosophique, psychologique et sociale. Mustapha Maâoui a fait appel à des auteurs importants comme Mohammed Dib, Rachid Boudjedra qui lui a préfacé son livre, Sénèque, Molière, Shakespeare, Simone de Beauvoir, Victor Hugo, Paul Valéry, Platon, Socrate, Montesquieu, etc. Mustapha Maâoui est né le 12 août 1946 à Batna.
En 1991, il a été membre fondateur du Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques (Rais) avec Fanny Colonna et Rachid Boudjedra entre autres. En 1993, il est président du Conseil de l'Ordre des médecins de la circonscription de Tizi Ouzou puis vice-président du Conseil national de l'ordre des médecins. En 2008, il est membre du comité de rédaction de la Revue française de psycho-oncologie et en 2012, il est président du Comité national de pédagogie chirurgicale. «Pas de meilleur chirurgien que celui qui a reçu beaucoup de blessures», une citation de Cervantès, choisie par Mustapha Maâoui, lui-même chirurgien, pour conclure son magnifique témoignage. «Eclats de vie» de Mustapha Maâoui est un livre plein de leçons de...vie. Et de messages vitaux.
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