On l'attendait depuis des lustres cette maudite Coupe du monde sur notre continent africain. Elle y est, enfin.
Mais sitôt arrivée, elle est déjà sur le départ vers l'Europe ou l'Amérique. Les pays africains n'ont hélas pas encore le bras long pour toucher le Graal tant convoité. En file indienne, les sélections de notre cher continent se bousculent déjà au purgatoire de l'élimination. Ceci, alors même que des milliers d'Africains viennent à peine de poser leurs valises au pays de Mandela avant de sortir leur attirail de supporters. Quel gâchis ! Je n'étais pas de ceux qui donnaient cher de la peau de la Côte d'Ivoire, du Ghana et du Nigeria pour aller bousculer la hiérarchie du foot mondial par le simple fait que la « compet » se déroule chez nous. Mais je ne m'attendais pas, non plus, à ce que nos sélections rejoignent aussi précocement à la queue leu leu la liste peu glorieuse des pays déjà hors jeu. Le Cameroun de l'immense Eto'o a ouvert le bal des maudits en se faisant chasser bêtement par les samouraïs avant de mordre la poussière face aux Vikings danois.Les Lions, froidement domptés, quittent l'arène la queue entre les jambes. On pensait aussi que les Nigérians allaient survoler le Mondial, mais leur niveau de jeu était au ras des pâquerettes. Une balle contre les Argentins et deux autres contre des Grecs blessés suffirent pour abattre les Super Eagles en plein vol. Brusque retour sur terre pour ces géants aux pieds d'argile. On se mit alors à rêver d'un exploit, plus légitime celui-là, des Eléphants de Côte d'Ivoire. Même coincé dans le groupe de la mort entre le Brésil et sa réplique européenne, le Portugal, on pensait naïvement que Drogba, Touré et Kalou étaient des armes de destruction massive au même titre que Kakà, Maicon ou Ronaldo et Simao. Et que leur nouveau coach Eriksson devait apporter de la mobilité à son équipe. Mais ces icônes du foot ivoirien semblent avoir usé leurs batteries contre le Portugal. Face aux Brésiliens, les Ivoiriens ont été tout simplement hors champ. Et tout porte à croire que la messe est pratiquement dite pour les Eléphants qui vont rejoindre, tête baissée, les Aigles du Nigeria.Même sort attend les Bafana Bafana, desquels on n'attendait pas grand-chose sinon de faire honneur à leur pays en ayant arraché un nul méritoire contre les Mexicains. Leurs chances de qualification sont nulles du fait qu'ils devront « corriger » aujourd'hui les Bleus de cheikh Raymond. Mission impossible ou presque. Le drame pour « Mama Africa » est que même les Ghanéens, qui trônent en première position de leur groupe avec quatre unités, risquent de passer à la trappe. S'ils concèdent une défaite contre les Allemands, mis en danger par les Serbes, ils rejoindront eux aussi la black list des recalés. Les Brésiliens d'Afrique ont en effet grillé leur joker en concédant un nul contre la modeste Australie. Tout compte fait, la mentalité du joueur africain n'a pas changé. En Europe, il sème la terreur sur le terrain et fait parler son génie. En Afrique, il retrouve son instinct et redevient Africain au sens culturel du terme. On attendait une saga durant ce Mondial inédit. On l'aura finalement non pas avec des secousses, mais avec un tsunami d'échecs. Et au premier tour ! Croisons les doigts pour que nos Fennecs, si inoffensifs, montrent leurs crocs pour sauver l'honneur d'un continent trahi par les siens.
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Posté Le : 22/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hassan Moali
Source : www.elwatan.com