Algérie

Saga Africa



Le scandale des milliers de marocains s'agrippant aux rivages de l'enclave espagnole de Ceuta, malgré les coups de matraque de la police espagnole, a suscité émotion et indignation à la vue des images insoutenables. La petite île italienne de Lampedusa offre régulièrement un spectacle cauchemardesque de migrants qui bravent la mort. À la nage (oui à la nage !) dans le cas des jeunes marocains pour Ceuta ou en bateaux de fortune, qui tombent le plus souvent en panne en pleine mer, ces âmes en peine rappellent les tristement fameux «boat people» de vietnamiens «fuyant le communisme» dans les années soixante-dix.Entre l'Afrique et la riche Europe, la Méditerranée n'est plus un obstacle infranchissable. Les barrières de toute sorte, opposées aux candidats à une place au soleil, ne découragent plus personne. Emues, les bonnes consciences n'excluent pas pour autant une peur panique devant ces vagues d'invasions africaines. Plus le temps passe, plus les afflux incessants de migrants, venus de toutes les contrées de l'Afrique, se font massifs. Cela met dos au mur chefs d'Etat et de gouvernements trahis par leur impuissance. Les risques de dérapages sont réels au regard de la réaction xénophobe et raciste des mouvements de droite et d'extrême droite.
Dans toute la vieille Europe, groupes néo-nazis et néo-fascistes battent le pavé avec un seul mot d'ordre : «migrants dehors», source de tous les maux pour eux. Ce «chez eux» qui n'en est plus un, l'histoire des invasions l'ayant réduit en poussière sous le soleil de plomb. Ni cultures agricoles nourricières, ni activités industrielles créatrices d'emplois, 1,3 milliard d'africains sont exposés à un choix cornélien.
En 2050, leur nombre sera multiplié par trois. Nous serons, nous africains, 4,5 milliards d'individus. De quoi relancer avec plus de virulence les polémiques sur les afflux incessants de migrants (près de 5 millions) qui proviennent pour l'essentiel du Sahel et de l'Afrique de l'ouest qui compte pour 65%.
Les causes du sauve-qui-peut sont profondes du fait même de l'héritage colonial fait de sociétés désarticulées, incapables de s'assumer, sans projet d'avenir. Pis, ce passé s'invite au présent : 45 Etats s'avèrent tous sous influence, complices des anciens maîtres qui s'en donnent à c?ur joie pour perpétuer la tradition d'exploitation d'un continent que l'on dit riche, même très riche, en ressources naturelles... et en potentialités humaines avec un pourcentage élevé de jeunes.
L'inversion du flux migratoire sud-nord remplacerait, légitimement, les contingents de colons à l'assaut du continent et d'une vie meilleure aux siècles derniers. Mais au lieu de s'émanciper, surtout en vie matérielle, les migrants se rendent compte que les indépendances ne sont que de façade et qu'il vaut mieux tirer le diable par la queue ? le diable qu'est en train de devenir pour eux la terre promise de l'espace Schengen. Après tout, le foot, c'est facile, pas cher et ça peut rapporter gros !
B. T.
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PS : En 2100, le Nigeria passera à 400 millions d'habitants et l'Afrique au rythme de 36 millions de nouveaux habitants par an. C'est dire !


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