Le mois de
Ramadhan, suivi par les fêtes de l'Aïd El-Fitr qui ont coïncidé avec la rentrée
scolaire, ont mis à rude épreuve les ménages, lesquels sont sortis complètement
saignés sur le plan financier.
Deux jours avant l'annonce officielle de la
date de l'Aïd El-Fitr, le dernier coup de boutoir leur a été porté par les
marchands des fruits et légumes qui ont procédé à des augmentations brutales et
faramineuses des prix des produits qu'ils sont chargés d'écouler. A titre
d'exemple, le citron vert de production locale, qui était proposé auparavant à
60 dinars le kilo, est monté jusqu'à... 500 dinars ! Pareil pour la pomme de
terre, la salade verte, les poivrons, les haricots dont les prix ont subi des
augmentations brutales allant du simple au double.
Ce phénomène périodique de la spéculation,
qui apparaît spécialement à la veille de chaque fête religieuse, surtout quand
celle-ci coïncide avec un week-end, comme ce fut le cas dernièrement, semble
s'installer dans les traditions commerciales constantinoises en provoquant l'exaspération
des citoyens. Ces derniers, ne sachant plus à quel saint se vouer, accusent
tout le monde : les détaillants, les grossistes et les services de contrôle des
prix.
Les premiers cités, en l'occurrence les
détaillants, que nous avons interrogés, n'ont pas hésité à pointer du doigt les
mandataires et les commerces de gros opérant au marché des fruits et légumes de
la ville (Magrofel), auprès desquels ils s'approvisionnent. Se référant aux
informations publiées dernièrement dans la presse, ils accusent les grossistes
de vouloir répercuter sur les consommateurs les pertes de marchandises avariées
qu'ils subissent à cause de l'absence de moyens de stockage sous froid ou de
vols. Effectivement, dernièrement, des responsables du syndicat des commerçants
UGCAA ont évoqué ce problème en estimant ces pertes journalières à 20 à 30%,
qui, d'après des détaillants, influent sur le prix de vente.
Mais des opérateurs activant au sein de cette
structure ont rejeté catégoriquement cette explication en renvoyant la balle
dans le camp des détaillants. «Il ne faut pas chercher à cacher le soleil avec
un tamis», a répondu un groupe de commerçants grossistes opérant dans ce
marché. Indignés et révoltés par l'accusation dont leur corporation fait
l'objet, ces derniers ont déclaré que leurs prix à eux ne changent jamais, et
ce quelles que soient les circonstances. Ils ont expliqué ce phénomène plutôt
par la spéculation et par la loi de l'offre et de la demande. «Face à la forte
demande des citoyens qui procèdent à des achats exagérés à la veille de chaque
fête, disent-t-il, les détaillants trouvent là l'occasion inespérée de faire de
gros bénéfices en pratiquant des tarifs prohibitifs. C'est d'autant plus facile
pour eux qu'ils savent, d'une part, qu'ils parviendront quand même à écouler
leurs marchandises, et que, d'autre part, ils sont à l'abri des organismes de
contrôle, sachant pertinemment qu'en dehors des produits dont les prix sont
soutenus et donc fixés par l'Etat (lait, pain, semoule, farine, etc.), les
contrôleurs de la direction du commerce et des prix n'ont aucun pouvoir de
contrôle sur les prix de leurs marchandises, lesquels, dans une économie de
marché, répondent justement à la loi de l'offre et de la demande».
Les responsables de la DCP auxquels nous
avons posé la question disent qu'ils ne peuvent intervenir dans la pratique des
prix, qui est libre.
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Posté Le : 23/09/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com