Algérie

« Sacré Djemaï ! »



Petit à petit, nous nous « installons » dans le match de dimanche contre la Zambie. Les premières heures de regroupement, lundi après-midi, ont été empreintes de joie liées aux retrouvailles des coéquipiers. La première soirée a baigné dans cette conviviale et chaleureuse ambiance. Il faut dire que le lieu de regroupement, le cercle militaire de Beni Messous, favorise ce sentiment. Nous sommes bien dans notre corps et dans notre tête. Les sollicitations, pires ennemies de la concentration, sont réduites à leur plus simple expression. C'est ce climat propice à la préparation mentale que nous recherchions pour éviter de tomber dans les travers du cauchemardesque rendez-vous raté contre la Guinée. De ce côté-là, la leçon a été retenue. Le coach, Rabah Saâdane, nous l'a justement rappelé lors de la réunion tenue mardi, juste avant le f'tour. Le professeur Ronald Maughan a ensuite pris le relais, durant une heure, pour nous expliquer les bienfaits de la nutrition et de l'hydratation. Son exposé était brillant. Les informations qu'il nous a communiquées étaient très intéressantes. Après l'intervention du Pr Maughan, il était temps de passer à table pour rompre le jeûne, après la prière collective. Nous avons partagé le f'tour dans la bonne humeur. Comme la veille, tous les joueurs étaient ensuite rivés sur le petit écran pour suivre un nouvel épisode de Djemaï Family. Celui de mardi a fait rire aux éclats tous les membres de la sélection. La « complicité » entre Djemaï et le vrai-faux Clint Eastwood nous a donné des crampes à force de rire. Le staff nous a ensuite priés de nous préparer pour la séance d'entraînement du soir, sur le terrain situé à côté du cercle.L'entraînement s'est déroulé sous les yeux du président de la Fédération et de jeunes supporters perchés sur les murs d'enceinte et qui n'ont cessé de nous encourager. Les joueurs ont apprécié ces encouragements. Au niveau de la charge, c'était un peu plus costaud que la veille. Les joueurs se sont donné à fond et aucun bobo n'a été signalé. Pourvu que cela dure ! De retour à l'hôtel, après minuit, chacun de nous s'adonne à son jeu favori. Il y a ceux qui préfèrent le micro et internet, d'autres les jeux de cartes ou de dominos. Aux dominos, Samir Zaoui est le meilleur. Il est imbattable, résultat, je pense qu'il passe des heures à jouer. Antar Yahia se débrouille pas mal. Ghiles fait ses classes et enchaîne les « cartons » (rires). Mais il apprend vite. Pas très loin de leur chambre, Ousserir et Babouche font la prière d'el îcha. Le temps passe vite. Il est déjà 2h, c'est le moment de prendre le s'hour. Avant de rejoindre nos chambres, on discute de choses et d'autres. Nous sommes à l'aube d'une nouvelle saison et peut-être d'un destin de mondialistes. On évite de nous projeter dans le prochain hiver austral qu'on souhaite vivre au pays de Nelson Mandela. Pour cela, il faut faire le plein à Blida, face à la Zambie et au Rwanda. Cet objectif berce nos rêves depuis la qualification contre le Sénégal. Lorsque j'ouvre les yeux, mercredi, il est 14h. Un autre jour à vivre au milieu d'amis embarqués dans une fabuleuse aventure. On dirait que le temps est suspendu. La pression n'est pas loin. Elle monte crescendo. Les visages vont commencer à se fermer au fur et à mesure que le jour et l'heure du coup d'envoi approchent...


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