Algérie

Saâdani, la "pieuvre" et ses victimes



Fourmilière. Saâdani s'est fait une solide réputation de «baroudeur» en politique. A chacune de ses «sorties», il tape si fort que ceux qui sont déjà à terre se réveillent. A son dernier meeting de Tébessa, il vient d'en rajouter une si épaisse couche sur l'Etat parallèle qui a colonisé notre pays depuis 1990 qu'il en devient plus visible aux yeux de tous les Algériens. Un Etat parallèle que le SG du FLN qualifie de «pieuvre à cinq tentacules». C'est-à-dire une organisation qui avait ses relais dans l'armée, dans les partis politiques, les médias, l'économie et dans l'administration. Ceci est tellement vrai que les représentants de cet «Etat» siégeaient dans tous les rouages des institutions de la République. L'état d'urgence qui a duré 19 ans (de février 1992 à février 2011) avait permis ce «bicéphalisme» de l'autorité. Aujourd'hui que l'état d'urgence est levé et que les agents des renseignements ont rejoint les casernes, la situation ne plaît pas à tout le monde. Surtout ceux qui ont perdu dans ce retour à la normale, leurs privilèges. Des privilèges (argent, influence, clientélisme, cooptation, etc.) qui variaient selon le poste occupé. Certains seraient en droit de se demander comment et pourquoi, le président Bouteflika n'a pas dissous dès son arrivée en 1999 cette organisation' Il faut se rappeler que cette année-là, la «pieuvre» avait déjà dix années d'existence. Avec ses cinq tentacules bien rodées. Même la présidence de la République était colonisée. D'où le cri de colère du président de la République, Abdelaziz Bouteflika qui, dès son élection, avait averti qu'il ne sera jamais «un président trois-quarts». Si à l'époque tous les Algériens n'avaient pas bien compris de quoi il parlait, aujourd'hui c'est limpide. Il lui fallait, cependant, du temps pour remettre les choses à leur place. Il y avait des priorités. La Réconciliation nationale, la paix, la relance économique, les réformes institutionnelles, etc. Il fallait doter le pays de moyens spécifiques pour procéder à l'ablation de cette excroissance sans trop d'effets secondaires. Ce sont précisément ces effets secondaires, bien qu'amoindris, qui sont à l'origine des joutes qui nous sont imposées par médias interposés et qui ont fait monter au créneau Saâdani. Nous n'avons pas l'intention, ici, d'apporter notre part au débat. Notre gibecière est pleine, mais laissons d'abord les membres de la pieuvre se dévoiler encore plus. Après et lorsque ce sera le tour des victimes de s'exprimer, voire d'agir, nous ne manquerons pour rien au monde le rendez-vous. Tout ce que dit Saâdani n'est que pure vérité. Il fait remonter à la surface des souffrances que le temps ne parvient pas à effacer. C'est pourquoi les derniers soubresauts de la pieuvre à l'agonie nous laissent de marbre!


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